Le chinois Huawei n'est pas le bienvenu aux États-Unis

Huawei a beau avoir récemment recruté un ancien membre de l'administration Bush pour plaider sa cause, le groupe chinois a encore bien du mal à mettre un pied sur le sol américain. Huit sénateurs républicains ont écrit, le 18 août, au secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, et au directeur du renseignement national, le général James Clapper, pour les mettre en garde contre la candidature de l'équipementier chinois en télécoms à un appel d'offres lancé par l'opérateur Sprint Nextel.Les sénateurs s'inquiètent des « risques substantiels pour les entreprises américaines » que ferait courir l'entrée de Huawei chez Sprint Nextel. Celle-ci pourrait même « fragiliser la sécurité nationale des États-Unis ». Ils demandent que Huawei n'obtienne pas l'accréditation du secrétariat au Trésor lui permettant d'exercer aux États-Unis. En plus des risques d'espionnage que poserait la pose d'équipements chinois chez le troisième opérateur mobile américain, les sénateurs pointent du doigt les relations commerciales de Huawei avec le régime de Saddam Hussein, les talibans ou l'Iran. Sans parler de ses liens supposés avec l'armée chinoise, son directeur général, Ren Zhengfei, étant un ancien colonel de l'armée du peuple. « Huawei a une histoire préoccupante », concluent les sénateurs. Le secrétariat au Trésor a indiqué examiner la lettre de ces derniers, ajoutant que « de manière générale, les États-Unis accueillent les investissements étrangers ».« Des Vieux a priori »Au siège de Huawei, dans le sud de la Chine, on déplore que « ces vieux a priori concernant la société subsistent encore ». Le groupe assure respecter toutes les lois et autres règles du commerce international, même en Iran, où ses activités sont identiques à celles des équipementiers en télécoms occidentaux.Huawei, qui a un temps été poursuivi pour contrefaçon par Cisco, avant de trouver un accord amiable, s'est vu interdire l'entrée aux États-Unis à plusieurs reprises. Début 2008, faute d'avoir reçu l'aval de la Commission sur les investissements étrangers, le groupe chinois a dû renoncer à acquérir une partie minoritaire du capital de 3Com. Plus récemment, n'ayant pas d'accréditation, il n'a pas pu participer aux processus de rachat de 2Wire ou de l'activité équipements de Motorola. Olivier Pinaud
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