Nutritis clôture enfin son plan de financement

Il aura fallu près de cinq ans pour que Pierre Lapoujade finalise le projet Nutritis. Le calendrier est à la hauteur des enjeux de cette entreprise qui va proposer de revaloriser les fruits déclassés en sucre pour l'agroalimentaire. Depuis cet été, Nutritis a ainsi connu plusieurs étapes importantes : d'abord la création d'une filiale à 100 %, basée dans le Gard, qui aura en charge la production de sucres. Puis la transformation sous statut SA de la société avec une levée de 6 millions d'euros auprès de plusieurs investisseurs privés et régionaux, afin d'augmenter les fonds propres. Mi-septembre, une nouvelle augmentation de capital de 3,5 millions d'euros était réalisée pour passer en phase opérationnelle et construire l'outil de production. Enfin, dernière opération voici quelques semaines avec l'achèvement du plan de financement en bas de bilan et la signature de plusieurs prêts et crédits-bails pour un montant global de 7,5 millions d'euros, sous la houlette de la Banque Courtois.« Nous aurons deux unités industrielles », précise Pierre Lapoujade, fondateur de Nutritis à Moissac (Tarn-et-Garonne). Une unité de transformation des fruits déclassés sera prête fin 2011 à Rieux-Minervois (Aude), avec l'embauche de 5 personnes. Et dès l'été 2011, nous aurons une unité de purification des sucres qui sera réalisée à Cruviers-Lascours (Gard). Ces deux sites sont adossés à Grap'Sud qui est devenu un partenaire industriel de premier ordre. » L'entreprise compte en effet parmi les leaders européens de la valorisation des produits issus du raisin. Ses dirigeants se sont engagés dans Nutritis, investissant plus de 3,3 millions d'euros en matériel et 1 million d'euros en fonds propres.Ainsi armée, la jeune société doit être capable de gérer la transformation de 10.000 tonnes de fruits par an, et près de 35.000 tonnes à terme. La matière première ne manque pas. La région Midi-Pyrénées, qui abrite le pôle de compétitivité Agrimip Innovation, compte 70.000 agriculteurs et quelque 26.600 salariés dans l'industrie agroalimentaire, pour un volume d'affaires proche des 5,7 milliards de chiffre d'affaires. « De Marmande à Toulouse en passant par Perpignan, nous allons maintenant nous concentrer sur les gisements de fruits », précise Pierre Lapoujade.La société a démarré son activité avec des clients, déjà, en Allemagne, au Canada et au Japon et elle s'apprête à emménager dans de nouveaux locaux, toujours dans le Tarn-et-Garonne, important pôle fruitier du Sud-Ouest. Son chiffre d'affaires pourrait ainsi passer de 3 millions d'euros en 2011 à plus de 25 millions en 2016. La production doit démarrer dès l'an prochain.
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