Amadeus, la machine à cash d'Air France

Le président d'Air France-KLM, Jean-Cyril Spinetta, l'a souvent résumé ainsi dans le passé : « Avec Amadeus, nous avons trouvé la pierre philosophale. » Après avoir rapporté, depuis 2005, près de 1 milliard d'euros de cash au groupe français (actionnaire historique d'Amadeus avec Iberia et Lufthansa) par le biais d'opérations de LBO (acquisition par effet de levier), le système de réservation va faire honneur à sa réputation. Son retour, ce jeudi, à la Bourse de Madrid pour ce qui constitue la plus importante introduction depuis deux ans en Europe - jusqu'à 1,36 milliard d'euros pourraient être levés - va une nouvelle fois apporter un beau chèque à Air France. Et ce, même s'il sera loin des « plus de 250 millions d'euros » avancés mi-avril par la presse. Outre une augmentation de capital, la mise en Bourse d'au moins 25 % d'Amadeus (réservée aux investisseurs institutionnels) passera en effet par une cession d'une partie des titres d'Air France et de Lufthansa, actionnaires aujourd'hui à hauteur de 23,1 % et 11,6 % respectivement. Iberia, qui détient lui aussi 11,6 % du capital, ne cèdera pas d'actions. En 2005, ces trois compagnies aériennes avaient vendu une partie de leurs parts aux fonds d'investissements BC Partners et Cinven. Le prix définitif de l'action n'était pas encore communiqué mardi en fin d'après-midi. Il devait se situer entre 10,70 et 11 euros, selon Bloomberg. Plus ou moins à mi-chemin de la fourchette de prix indiquée mi-avril lors du placement des actions entre 9,2 à 12,2 euros. Selon cette fourchette, le gain pour Air France de l'introduction en Bourse d'Amadeus est compris entre 86 et 114 millions d'euros selon des sources internes à la compagnie tricolore. A cela, s'ajoutera probablement le gain de l'option de surallocation (« green shoe ») de 10 %, en raison du succès de l'opération. Si tel était le cas, le gain pour Air France serait donc compris entre 119 et 150 millions. De quoi réduire la detteCette somme va, selon nos informations, s'accompagner d'un autre chèque, d'une valeur d'environ 59,6 millions d'euros, provenant de la vente par Air France à Amadeus d'actions de classe B (auxquelles sont accolés les droits de vote et donnant droit au dividende). Au final, Amadeus rapportera donc à Air France au mieux 210 millions d'euros en cash. De quoi réduire la dette nette qui s'est gonflée pendant la crise. Et améliorer de manière substantielle son bilan dans la mesure où sa participation dans Amadeus, qui va rester aux alentours des 15 %, pourra à nouveau être valorisée. Amadeus est d'autant plus une excellente affaire que l'investissement initial, en 1987, n'a pas été bien important. Et qu'il continuera à générer des dividendes. Créé en 1987 par Air France, Iberia, Lufthansa et SAS, Amadeus équipe 102.000 agences de voyages, et 36.000 points de vente de compagnies aériennes. Malgré la crise, son chiffre d'affaires n'a baissé que de 1,8 % en 2009, à 2,4 milliards d'euros.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.