Le soufflé retombe sur les énergies renouvelables toujours la cote

Un mois et demi après la triple catastrophe qui a frappé le Japon, « l'effet Fukushima », d'abord profitable en Bourse au secteur des énergies renouvelables, s'est en partie dissipé. L'incident, qui avait jeté le trouble sur l'ensemble de la filière nucléaire, avait permis au S&P Global Clean Energy, regroupant les trente plus grosses capitalisations boursières mondiales de l'industrie, de s'apprécier de 16 % entre le 11 mars et le 4 avril. Mais depuis, l'indice a corrigé de 6 %. « Le secteur a bénéficié, après la catastrophe de Fukushima, d'un facteur technique lié à des rachats massifs de positions à découvert de la part de fonds spéculatifs, phénomène qui a surtout profité aux sociétés européennes », explique Olivier Ken, analyste à la Financière de Champlain.Hausse durable des cours du pétrole Mais au-delà, la question est de savoir si le secteur bénéficie, à moyen terme, de véritables facteurs de soutien. Il semblerait que oui. Car l'appréciation boursière des énergies renouvelables est intimement liée à l'évolution des cours du pétrole. Et ce n'est pas un hasard si leur retour en grâce coïncide avec le rebond des prix du baril depuis début décembre. Or, de l'avis de spécialistes, la hausse des cours de l'or noir est bien partie pour durer. De quoi inciter les gouvernements à soutenir le développement de la filière au détriment des énergies traditionnelles dans le cadre d'une réduction de la facture énergétique. Et s'il n'y avait que cela. La Chine, de son côté, s'est récemment engagée, dans le cadre de son plan quinquennal (2011-2015), sur un objectif de production de 235 gigawattheures d'énergies renouvelables supplémentaires, qui devrait essentiellement profiter à l'éolien. Les investisseurs l'ont bien compris. Les industriels aussi. Cela a, entre autres, motivé les opérations de rachat des minoritaires d'Iberdrola Renovables et d'EDF Énergies Nouvelles par leurs maisons mères respectives, début mars et début avril. Plus généralement, la concentration du secteur constitue également un facteur de soutien de cours important, « d'autant que les niveaux de valorisation sont attractifs », estime Olivier Ken. Et d'ajouter : « Il faut s'attendre à des opérations de fusions-acquisitions dans l'éolien, notamment chez les fabricants de turbines et dans l'offshore, activité très capitalistique. » Gaël Vaut
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