Le « Greenpeace de la finance » pourrait voir le jour dès la fin 2010

L'appel à créer un « Greenpeace de la finance » ne sera pas resté lettre morte. À l'origine de cet appel le 21 juin dernier (lire ci-dessous), l'eurodéputé Pascal Canfin (Europe Ecologie) a donné le coup d'envoi à ce projet lundi à Bruxelles, lors d'une réunion avec des membres des cinq groupes du Parlement européen qui comptent des signataires (Parti populaire, Socialistes et démocrates, Verts, Démocrates et libéraux, Gauche unie), et une cinquantaine de représentants d'organisations non gouvernementales (ONG), parmi lesquelles la Confédération européenne des syndicats, Oxfam, Greenpeace, Transparency International. Tout comme les think-tanks progressistes Open Society Institute (fondé par le financier George Soros) et New Economics Foundation. « Phase d'amorçage » « Nous avons dégagé un large accord sur la nécessité de constituer un contre-pouvoir au lobbying du secteur financier, et sur le rôle que les eurodéputés à l'origine de l'appel ont à jouer dans ce processus », annonce Pascal Canfin. Les eurodéputés vont ainsi financer la phase d'amorçage, pendant laquelle un chargé de mission sera recruté pour rédiger les projets de statuts et de charte politique de l'organisation, dont le nom provisoire est « Finance Watch », et préparer un tour de table financier, avec un objectif d'environ un million d'euros par an. « Toutes les parties prenantes se retrouveront ensuite dans deux mois pour valider ces éléments, avec l'objectif de lancer Finance Watch en fin d'année ou début 2011 », poursuit Pascal Canfin. Convaincu que « le déséquilibre du débat sur la régulation financière constitue un vrai problème démocratique », Pascal Canfin estime que « contribuer à y remédier fait partie du mandat des députés européens », mais précise que leur rôle « se limitera à la phase d'amorçage », et qu'ils ont « vocation à se retirer pour laisser la société civile diriger les opérations ». L'association aura notamment vocation à servir d'interface entre les décideurs de Bruxelles et les capacités d'expertise existant dans les ONG, les centres de recherche et les think-tanks. Elle devra donc développer une capacité propre de lobbying afin de s'appuyer sur les contre-expertises issues de ce réseau pour influencer efficacement le processus législatif. Mais aussi mettre en place un centre de ressources sur ce processus afin d'aider les ONG qui souhaitent faire valoir leurs positions, et se doter d'une équipe de communication pour être capable d'interpeller l'opinion publique. Elle pourrait également être chargée de mobiliser des spécialistes indépendants pour participer aux nombreux « groupes d'experts » qui conseillent les institutions européennes, et qui sont souvent noyautés par les groupes d'intérêts économiques.
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