« Credit Suisse étudie toutes les opportunités d'acquisitions de banque privée en France »

Pierre Fleuriot, président de Credit Suisse FranceArrivé à la tête de Credit Suisse en France il y a un an, Pierre Fleuriot détaille la stratégie de la banque suisse dans l'Hexagone. Il a dirigé pendant sept ans ABN Amro à Paris et sa banque privée Neuflize.Vos fonctions passées dans la banque privée vont-elles vous pousser à développer avant tout ce métier ? Une acquisition est-elle possible ?Nous avançons sur tous les métiers, sans donner la priorité à l'un par rapport à l'autre. Sur les douze derniers mois, nous avons recruté 80 personnes qui ont alimenté tant la banque d'investissement que la banque privée. Nous sommes désormais près de 300 salariés à Paris. Par ailleurs, en matière d'acquisition en France, nous examinons toutes les opportunités.Quels sont vos objectifs en banque privée ?Nous observons une hausse de notre part de marché en banque privée. Notre ambition est de faire croître d'au moins 15 % par an nos actifs sous gestion en France qui s'élèvent à 4,5 milliards d'euros. Nos recrutements, nous en avons réalisé sept depuis cet été, nous permettent de bénéficier d'une croissance organique. Et nous allons poursuivre dans cette voie en embauchant 5 à 10 banquiers privés par an. Nous avons aussi créé et renforcé une équipe dédiée aux très grandes fortunes. Cette croissance, associée à une maîtrise des charges, nous a permis d'atteindre une marge opérationnelle satisfaisante. S'agissant de la banque d'investissement, quelle est votre ambition ?En matière de fusions-acquisitions, nous sommes parmi les cinq premiers et notre objectif est de nous placer dans le trio de tête en France. Nous avons travaillé sur plusieurs opérations majeures ces derniers mois : la cession par Axa de certains de ses actifs britanniques à Resolution, la vente d'Areva T&D ou encore celle de Go Voyages. Nous sommes déjà leaders dans certains métiers : les financements à effet de levier (LBO) ou les financements « high yield » (haut rendement) qui reprennent en ce moment, ou sur le marché des actions. Toutes activités confondues, nous sommes cinquième en France. Parallèlement à la diminution de nos activités pour compte propre, nous avons augmenté nos activités avec nos clients en mobilisant notre bilan et en élargissant la gamme de nos produits. Nous avons aussi rapatrié à Paris un grand nombre de responsables clients et de vendeurs pour être plus proches de nos clients.Estimez-vous que le contexte est favorable à votre activité de banque d'investissement ?Les entreprises françaises sont en bonne santé financière et on dispose d'une meilleure visibilité économique. À cet égard, nous sommes persuadés qu'il n'y aura pas de double récession aux Etats-Unis et que l'économie chinoise saura atterrir en douceur. Le vrai problème, ce sont les marchés. Avec la crise des dettes souveraines, on a retrouvé une forte aversion au risque, ce qui s'est traduit par une diminution des volumes traités. Le phénomène semble s'être légèrement inversé cet été, avec les fusions-acquisitions qui atteignent désormais des volumes non négligeables. Les entreprises françaises, qui ont déjà un profil très orienté à l'international, cherchent à réaliser des opérations transfrontalières. C'est là que nous pouvons leur apporter toute notre expertise dans les pays émergents via notre réseau international.
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