« Après Laroche, Jeanjean est prêt à investir de nouveau »

Pourquoi rachetez-vous votre concurrent Laroche ?Je parlerais plutôt de fusion car le fondateur Michel Laroche reste dans l'entreprise et apporte ses actions. L'objectif majeur est d'améliorer fortement notre notoriété et d'accéder à des réseaux de distribution très sélectifs, dont plusieurs restaurants étoilés, en Angleterre et en Belgique par exemple. Laroche [27 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2008, Ndlr] ne travaille qu'avec les réseaux les plus haut de gamme pour vendre ses chablis dont les prix s'échelonnent entre 25 et 300 euros la bouteille. Nous poursuivons ainsi notre stratégie de « premiumisation » [montée en gamme, Ndlr] débutée en 2002, qui s'est traduite dernièrement par les acquisitions de la maison Cazes, en Roussillon, ou de Moueix dans le Bordelais. De son côté, Laroche va bénéficier de notre réseau à l'étranger, notamment aux États-Unis et au Canada, où nous avons des filiales.Y a-t-il d'autres bonnes affaires à faire grâce à la crise ?L'objectif n'est pas d'accumuler des achats, mais nous avons encore beaucoup de régions à consolider. Nous réalisons 20 millions d'euros de chiffre d'affaires dans le Bordelais, alors que l'objectif est de 50 millions dans les trois ans. Même chose en Provence, où nous devrions passer de 10 à 30 millions, toujours avec des produits moyen ou haut de gamme. Avec Laroche, ce n'est plus 50 % mais 70 % de nos ventes qui se feront en AOC. Mais nous ne remettons pas en cause notre positionnement de départ qui est d'offrir la plus large gamme de prix possible, du vin de table à 1,50 euro, la bouteille de Lafite-Rothschild à 1.000 euros.Quel a été l'impact de la crise sur votre entreprise ?Notre chiffre d'affaires a perdu 3,5 % au premier semestre, mais notre résultat opérationnel s'est amélioré dans le même temps de 25 %, grâce à un meilleur mix produit. L'export, qui représentera 50 % de nos ventes avec Laroche, a bien sûr été le plus touché. C'est la Bérézina en Angleterre et en Russie. Nous avons baissé nos prix sur certains marchés, en nous adaptant région par région. Mais je confirme mon objectif de dépasser les 250 millions d'euros de chiffre d'affaires d'ici à 2012 [contre 174,3 millions d'euros en 2008, Ndlr].Pourquoi et quand voulez-vous changer de nom ?Nous dévoilerons notre nouveau nom courant décembre. Il est en phase de validation auprès de nos actionnaires, et ils bataillent ferme. Pour le moment, nos noms sont réducteurs car Laroche est trop connoté Chablis et Jeanjean Languedoc, alors que cette région ne représente que 35 % de nos ventes. Nous voulons un nom qui soit synonyme de culture française, de terroir et de haut de gamme.Pourquoi faire une augmentation de capital de 5 à 7 millions d'euros début 2010 ?Je veux redonner une bouffée d'air financière au groupe afin d'investir en communication sur nos marques et d'être prêt à de nouvelles acquisitions.Propos recueillis par Sophie Lécluseantoine leccia, président du directoire de jeanje
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