Les obligations d'État reviennent en force

Un semestre à deux visages. Alors que la première partie de l'année avait vu les obligations d'entreprises les plus risquées confirmer leur retour en grâce auprès des investisseurs, la crise grecque et des anticipations conjoncturelles moins favorables ont changé la donne à partir de la fin avril. Si bien que même en cette période de doute sur la santé des finances publiques des grands États, ce sont les bons du Trésor, allemands et américains en tête, qui ont tiré leur épingle du jeu grâce à leur statut de valeur refuge.Depuis le début de l'année, le retour sur investissement des obligations d'État allemandes de maturité supérieure à un an a ainsi atteint 6,68 %, contre 5,24 % pour leurs homologues américaines, selon les indices Bloomberg/EFFAS. Des performances qui atteignent même respectivement 13,79 % et 10,89 % sur les maturités supérieures ou égales à 10 ans en raison de la chute des taux à long terme des obligations d'État, tandis que les places boursières enregistrent aujourd'hui des performances négatives. crise grecqueAprès un bon début d'année, les obligations d'entreprises ont de leur côté vu leur performance fondre, les investisseurs s'inquiétant des répercussions sur la croissance de la crise grecque et des mesures de rigueur consécutives à l'endettement massif des États.« Le compartiment obligataire spéculatif a souffert, mais la catégorie investissement a somme toute bien résisté au retour de l'aversion pour le risque », explique Philippe Berthelot, directeur de la gestion crédit chez Natixis AM. Sur le compartiment spéculatif, qui regroupe les entreprises dont la notation financière est inférieure ou égale à BB, la performance d'un portefeuille de titres européens s'établit aujourd'hui à 5,48 % depuis le début de l'année, contre 10 % à la fin du mois d'avril, selon les indices Merrill Lynch. Sur le segment investissement, le retour sur investissement s'est légèrement érodé de 3,88 % à 3,75 %. « Des noms comme Enel ou France Télécome;lécom ont mieux résisté que leurs États de référence et on comptait en mai une cinquantaine d'entreprises dont les titres traitaient à des niveaux de rendement inférieur à celui de l'État où est enregistré leur siège social », note Philippe Berthelot. Julien Beauvieux
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