Un grand cru Saint-Emilion passe aux mains d'un oenophile industriel chinois

"C'est une acquisition exceptionnelle". C'est en tout cas ce qu'assure Franck Lagorce, le négociateur de la vente, fin novembre, du château de Bellefont-Belcier, dans le vignoble bordelais, à un industriel chinois. "Une première"Ce serait même "la plus importante qu'un Chinois ait jamais réalisée en France dans le foncier vinicole", poursuit l'intermédiaire de la vente. Le premier grand cru classé de Saint-Emilion acheté par un investisseur de ce pays, selon lui. Il s'agit d'un domaine de vingt hectares dont treize sont dédiés à la culture de la vigne rouge. Le reste étant composé de bâtiments "de fort belle facture", d'un parc exceptionnel de plus d'un hectare et enfin de quatre hectares d'espaces naturels où évolue une faune naturelle.Entre 1,5 et 2,5 millions l'hectareLa transaction, qui est "finalisée" selon le cabinet conseil, est intervenue la semaine dernière pour un montant que le cabinet n'a pas souhaité communiquer. Cependant, évoquant les estimations tournant autour de 1,5 million à 2,5 millions d'euros l'hectare, Franck Lagorce a reconnu qu'il s'agissait d'une fourchette qui n'était pas "ridicule". L'investisseur pourrait donc avoir déboursé entre 30 et 60 millions d'euros "pour l'amour du vin". "Un connaisseur"Une transaction à la portée de cet industriel chinois de 45 ans, "oenophile et connaisseur en vins de prestige". Et pour cause, Monsieur Quang Wang, "un self made man à l'occidentale" détient 1% des minerais d'extraction de fer en Chine. "Ce qui est énorme pour un particulier", s'est exclamé Franck Lagorce. Avant de préciser que c'est le fils de ce dernier qui a signé. L'acte de propriété du château est cependant au nom de la société HK Juxin Commercial & Trade Co., dont le jeune Songwei Wang est PDG en titre mais dont le père est actionnaire majoritaire.Reste que si les Chinois ont acquis une trentaine de châteaux dans le Bordelais depuis cinq ans, les analystes du secteur et spécialistes de l'immobilier viticole refusent de parler d'une "ruée". Pour l'heure, la Chine est la première destination à l'exportation des vins de Bordeaux.
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