Le piège du 18 février

Par Olivier Provost, rédacteur en chef de latribune.fr.

Comment Nicolas Sarkozy va-t-il sortir mercredi du piège qu'il s'est lui-même tendu ? Lors de sa récente intervention télévisée "Face à la crise", il avait égrené les pistes pour répondre à l'inquiétude des Français. L'exercice aurait pu s'intituler : "Les mille façons de redistribuer du pouvoir d'achat sans ajouter de mesures en faveur de la consommation au plan de relance français, basé surtout sur l'investissement".

Suppression de la première tranche de l'impôt sur le revenu, annulation du deuxième tiers provisionnel, meilleure indemnisation du chômage partiel, un catalogue très ouvert et très fourni... qui a déplu à presque tout le monde. Certains ont estimé que le président de la république refusait de prendre ses responsabilités en ne tranchant pas. D'autres qu'il tentait de couper l'herbe sous le pied aux syndicats après leur journée de mobilisation réussie.

Du coup, ces derniers ont appelé, avant même leur rendez-vous avec le chef de l'Etat, à une nouvelle journée d'action. Et jusqu'aux députés UMP qui ont rappelé avec aigreur que ces questions fiscales devaient être tranchées au parlement et non sous les ors de l'Elysée avec les partenaires sociaux.

Nicolas Sarkozy, en jouant le rôle inhabituel du dirigeant modeste face à la crise et ouvert quant aux propositions pour y répondre, a fini par agacer beaucoup de gens. Et comme, dans l'intervalle, d'autres foyers de crise ont pris de l'ampleur, des universités jusqu'à l'outre-mer, on se demande comment il va pouvoir se métamorphoser en pompier présidentiel à même d'éteindre ces différents incendies. Il a plutôt paru vouloir allumer d'autres feux ces derniers jours, à commencer par les allocations familiales et la question de leur financement.

Pour éviter le dialogue de sourds mercredi et obtenir des avancées concrètes, il va falloir au chef de l'Etat retrouver la "vista" qui lui fait un peu défaut ces derniers temps.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 4
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
La solution qui lui reste est un référendum sur sa capacité a rester a la tête de l'état . Est il encore l'homme du pouvoir d'achat !!! , je pense que tous le monde connait la réponse :-))

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
sa politique manque certainement de clarté. Et ouvrir un débat sur la durée du congé maternelle en ce moment une lourde erreur. Mais il tient tout de même le cap, ce qui est important en temps de crise. Il devrait prendre à bras le corps le problè...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
je prends le pari qu a lissue de cette journee il n y aura pas d avancee! les syndicats ne comprennent toujours pas qu il y aura des commissions qui vont etres creees pour etudier et faire des propositions .... et l on continuera comme si ... ils en ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Consensuel : il est critiqué. Autoritaire : il est critiqué. Ses opposants disent qu'il en fait trop, pour dire le lendemain qu'il n'en fait pas assez !Pourquoi ce partipris systématique qui frise la mauvaise foi.Quelle incohérence. Il y a tant à fai...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.