Réindustrialiser. Telle est la mission assignée aux dix commissaires que le gouvernement veut mettre en place dans les régions les plus menacées par les plans sociaux. Difficile programme. Certes, les exemples du Nord-Pas-de-Calais ou de la Lorraine montrent que des bassins d?emploi spécialisés peuvent se tourner avec succès vers des activités différentes.
La région nordiste, qui vivait au milieu du siècle dernier de ses mines et de son textile, a réussi depuis douze ans une reconversion spectaculaire. L?arrivée de Toyota en 1997 a donné le signal du mouvement, confirmé en 2006 par celle du groupe pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline. Sans oublier les multiples activités de services ou de sous-traitance qui se sont développées localement. Le taux de chômage à Valenciennes, qui culminait encore à 24 % en 1997, a été divisé par deux en dix ans.
La revitalisation d?une région est possible, donc. Mais la crise actuelle rend l?exercice très difficile, du moins dans un délai raisonnable. Car elle touche la quasi-totalité des secteurs d?activité. L?automobile, avec son immense réseau de sous-traitance très qualifiée. Mais aussi, et en même temps, la vente par correspondance, traditionnel bastion du Nord, la plaisance, qui a dynamisé la Vendée ces dernières années, ou bien la fabrication de meubles qui a pris le relais, dans les Vosges, d?une industrie textile de plus en plus défaillante.
Les nouveaux commissaires devront donc être sur tous les fronts. Pour calmer les velléités d?actions fortes de salariés en plein désespoir. Pour tenter de convaincre des entreprises d?investir, alors que la prudence et la Bourse leur conseillent plutôt l?immobilisme. Pour persuader les employeurs de la région d?utiliser toutes les ressources du chômage partiel avant de sacrifier leurs salariés. Le tout, en maintenant un dialogue constructif avec un gouvernement pressé de pouvoir afficher des résultats. Neuf des dix postes de commissaire prévus sont aujourd?hui à pourvoir. Alors, si vous connaissez la perle rare?
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