La banque de demain

Par Olivier Provost, rédacteur en chef du service Web de La Tribune.

Crise bancaire?? Vous avez dit "crise bancaire"?? En découvrant ces derniers jours les résultats de plusieurs grandes banques européennes, notamment françaises, on peut se poser la question.

Des bénéfices supérieurs aux attentes, des ratios financiers renforcés, des propos rassurants, la tempête qui avait vu les États voler en catastrophe au secours des établissements financiers un peu partout sur la planète paraît bien loin pour certains.

Bien sûr, ce n'est pas vrai pour toutes les banques. Au Royaume-Uni ou en Allemagne, la situation est loin d'être assainie. Mais même outre-Manche, on peut entendre des discours optimistes, notamment de la direction de HSBC qui mise à fond sur la forte reprise chinoise où le géant est très implanté.

Dans le paysage, la France fait en l'occurrence figure de bon élève. Le remboursement accéléré par les banques tricolores des sommes prêtées par l'État pour continuer à financer l'économie en est un des signes les plus frappants. Une résistance qui va évidemment nourrir le projet en vogue de taxer les bénéfices des banques pour leur faire payer l'assurance financière apportée en pleine crise par les pouvoirs publics.

Mais ce n'est pas tout d'avoir résisté. Est-on reparti comme avant, avec des profits confortables nés des différences entre le taux des prêts des banques centrales et celui qu'on accorde aux clients, avec des gains substantiels venus des activités de marché aussi longtemps que la Bourse et les obligations d'entreprises offriront aux intermédiaires de belles opportunités??

C'est la question qui se pose aujourd'hui à tous les dirigeants de banques, notamment aux nouveaux arrivants à la tête du Crédit Agricole. Entre la défense d'une position forte sur un marché mature, aux marges limitées, et un développement rapide dans les pays émergents en pleine croissance où il y a encore des places de choix à prendre, avec les risques que cela comporte, il va falloir doser. C'est la réussite de ce savant dosage qui fera demain toute la différence entre une banque qui a bien résisté et une qui va décoller.

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