GM à la sauce chinoise

Par Odile Esposito, rédactrice en chef à La Tribune.

Le chinois SAIC au capital du géant américain General Motors ? Voilà cinq ans à peine, l'idée aurait semblé incongrue. Aujourd'hui, elle apparaît plausible, tant les entreprises de l'empire du Milieu ont, depuis, gagné en notoriété et en crédibilité. Si cette entrée se réalisait effectivement, elle n'en serait pas moins symbolique. Symbolique du renversement de puissance opéré dans l'automobile mondiale depuis que, en 2009, le marché chinois est devenu le premier de la planète. Sans doute pour longtemps. Symbolique aussi de la soif de reconnaissance d'une industrie chinoise longtemps cantonnée à un rôle de partenaire.

SAIC, le leader chinois de l'automobile qui travaille avec GM ou Volkswagen, est longtemps resté dans l'ombre de ces occidentaux. Et Geely, son compatriote qui a récemment racheté Volvo à Ford, a dû attendre 2009 et l'entrée de Goldman Sachs à son capital pour se faire un nom. Symbolique enfin de la façon, très prudente, dont Pékin envisage désormais la conquête des entreprises étrangères. Washington, contraint en 2009 d'injecter près de 50 milliards de dollars d'argent public pour sauver GM de la faillite, ne devrait guère s'opposer à une entrée de SAIC dans "Government Motors" comme l'ont rebaptisé les Américains. Mais qu'importe.

Le constructeur chinois y va sur la pointe des pieds, instruit sans doute par la levée de boucliers qu'avait suscitée en 2005 l'offre de Cnooc sur le pétrolier Unocal ou celle du fabricant d'électroménager Haier sur Maytag. Le début de la sagesse ?

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