Subprimes, acte II

Par Pascale Besses-Boumard, rédactrice en chef à La Tribune.

Les dernières publications des grandes banques américaines laissent songeur. Bonnes et mauvaises nouvelles s'entremêlent de manière assez inextricable, laissant une impression de malaise. Les pertes abyssales connues par ces établissements ces deux dernières années sont- elles à mettre aux oubliettes ? Tous les actifs toxiques sont-ils sortis des bilans de ces mastodontes de la finance ? Restructurées, recapitalisées, fusionnées, les grandes banques des États-Unis sont-elles maintenant en ordre de marche pour retrouver une activité et des feuilles de routes "normales" ? Rien n'est moins sûr.

Et le spectre des subprimes, cette cascade de risques non maîtrisés et pourtant très collectivement partagés, refait surface si l'on en juge par la plainte dont vient de faire l'objet Bank of America. Et si les banques n'en avaient finalement pas fini avec cette gangrène qui a déjà ravagé tout le système bancaire mondial ? Gangrène qui a coûté rien moins que 50 milliards de dollars au contribuable américain à l'issue du plan de sauvegarde lancé en 2008 et pas moins de 111 milliards à la seule Bank of America-Merrill Lynch.

Et s'il restait encore une deuxième page à écrire sur les méfaits de ces titres adossés à des prêts hypothécaires, méfaits dont les banques sont loin de connaître la véritable ampleur ? Selon JP Morgan, il pourrait encore leur en coûter jusqu'à 120 milliards de dollars.

Dans l'immédiat, ces mêmes établissements ont en outre à gérer un dossier collatéral toujours aussi épineux, problématique et surtout bien lourd à faire passer aux yeux de l'opinion : les saisies immobilières. L'aversion pour le risque a de beaux jours devant elle.

 

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