Les réseaux sociaux, avenir du Net mobile

Par Paul Amsellem, CEO d'Appcity.
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Ces derniers mois, les publicités des opérateurs, vantant les mérites de l'iPhone ou de l'iPad, ont occupé les écrans. Ce mouvement de fond initié par Apple afin de développer l'usage des terminaux mobiles avec de fonctions nouvelles dépassant celles du téléphone traditionnel afin de contrôler le marché des applications mobiles (via ses "stores"). Malgré des critiques souvent motivées par les choix discrétionnaires d'Apple sur la sélection des applications, Apple offre aux éditeurs la capacité de distribuer son offre sur un parc mondial de plus de 90 millions de terminaux.

Le choix d'Apple de devenir une régie mobile avec le rachat de Quattro Wireless pouvait laisser perplexe. La volonté d'Apple de prendre pied sur le marché prometteur de la publicité sur mobile pouvait sembler une démarche risquée, loin de son coeur de métier. Pourquoi ce choix ? Tout d'abord, si l'on en croit Apple, la qualité des créations publicitaires dans les applications n'est pour l'instant pas au niveau de ce que les utilisateurs peuvent en attendre. Nous pouvons en douter lorsque l'on voit le succès et la qualité des publicités du magazine « Wired » ou du « Point » en France. De plus, même si Steve Jobs annonce avoir reversé plus de 1 milliard de dollars aux développeurs depuis le lancement de l'App Store, la plupart d'entre eux restent déçus par les revenus générés. Apple fera-t-il mieux en vendant lui-même la publicité ? En tout cas, cela permet à Steve Jobs de les faire patienter. Enfin, Apple voulait réagir au rachat de AdMob par Google aux États-Unis. Loin de s'opposer, les actions de Google et d'Apple dans l'univers du mobile semblent plutôt se coordonner. Le patron de Google n'a quitté que récemment le "board" d'Apple. Les deux entreprises se connaissent bien et continuent à collaborer ensemble (Google reste le moteur de recherche par défaut de Safari, le navigateur d'Apple sur iPhone/iPad). L'interdépendance des deux sociétés peut laisser penser qu'elles ont un objectif commun : établir un « duopole » et se partager les principaux marchés liés à la mobilité.

Les grands perdants de cette bataille pourraient être Microsoft, Nokia ou BlackBerry. Dans cette course effrénée à la commercialisation d'« iPhone Killer », les constructeurs se réfugient, désormais, dans les bras de Google via Android qui apparaît comme leur ultime recours. Quelles sont les options qui se présentent pour les opérateurs et les constructeurs pour échapper à ce nouveau « duopole » ?

Seule l'arrivée de nouveaux acteurs disposant d'un important savoir-faire technologique, de marques mondiales et d'une base de consommateurs installés puissante pourrait faire évoluer ce « statu quo ». Après son introduction en Bourse en 2012, Facebook devra trouver des axes de développement nouveaux. Pourrait-il tenter de développer ses propres solutions de recherche « sociale » pour concurrencer Google. Facebook pourrait aussi prendre des initiatives dans le domaine des terminaux mobiles, en rachetant des acteurs du secteur en difficulté ou en développant lui-même ses propres terminaux. Dans le même temps, le réseau social pourrait tenter de développer son propre système d'exploitation en se fondant sur l'expérience des usages mobiles que la société a accumulée (Facebook étant de loin l'application mobile la plus utilisée au monde). Si cette hypothèse devait se réaliser, nous pourrions connaître une nouvelle rupture dans le développement des usages de l'Internet mobile. Ces derniers ne seraient pas fondés, comme c'est le cas aujourd'hui, sur le téléchargement d'applications mobiles, mais sur un mix intelligent entre les fonctions « sociales » et les autres fonctions de l'Internet mobile. Microsoft, actionnaire de Facebook, sera bien entendu tenté d'aider à trouver une nouvelle stratégie pour concurrencer Apple et Google. Microsoft et Facebook annonceraient-ils très prochainement le lancement d'un Facebook Phone ?

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