Loco techno pour 2011

Par Olivier Provost, directeur adjoint de la rédaction de La Tribune;
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Après une année 2010 qui a su éviter le pire, la rechute dans la récession, les experts cherchent les locomotives qui vont permettre d'accélérer en 2011. Au-delà des réponses classiques - les émergents, Chine en tête, le consommateur mondial qui résiste en Occident et dépense de plus en plus dans les pays en plein essor -, il en est une sur laquelle on peut miser : les technologiques.

Les résultats affichés par ses champions américains, du spécialiste des logiciels de gestion Oracle au pionnier des téléphones intelligents, le canadien RIM avec son BlackBerry, rival d'Apple et de l'iPhone, incitent à compter pour 2011 sur cette loco des technos. Les stars de la high-tech, renforcées par les nouveaux leaders d'Internet et des réseaux sociaux, Facebook et autre Twitter, devraient nourrir la croissance l'an prochain. Ces produits sont bien sûr plébiscités par le grand public. Les sapins de ce Noël vont en témoigner. Ces technologies, tel le "cloud computing" - informatique dématérialisée et externalisée -, font aussi le plein dans les entreprises car elles permettent de doper les gains de productivité, indispensables pour tenter de résister à la concurrence des pays à bas coûts. La planète n'est pas divisée face à ce phénomène techno. S'il est manifeste dans les contrées développées, il est aussi puissant chez les émergents où il permet de pallier le manque d'infrastructures. L'Afrique est ainsi en train de migrer de l'absence de téléphone à la généralisation du portable sans passer par la case téléphone fixe et ses coûteux investissements.

Dans ce paysage, la France n'est pas les Etats-Unis. Elle se désespère de ne pas avoir vu la création d'un Google ou du faible poids d'un Archos face à Apple... tout en rognant le statut de la jeune entreprise innovante et en prévoyant une "taxe Google", heureusement retardée. Dès lors, voir le Fonds stratégique d'investissement remplacer Areva au capital du fabricant de semi-conducteurs franco-italien STMicro est plutôt une bonne chose. Tout comme le rachat, certes risqué, par Atos d'une énorme division de Siemens pour devenir la première SSII européenne. À l'inverse, l'annonce d'une OPA américaine sur le spécialiste tricolore des terminaux de paiement Ingenico peut susciter l'inquiétude. La France n'a pas beaucoup de locomotives en technologies, ce n'est pas le moment des les perdre.

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