« Pour éviter les dérives, il faut encadrer la profession de CGP »

En plein débat sur le statut des conseillers en gestion de patrimoine, le Congrès de la Chambre des indépendants du patrimoine débute mercredi 25 mai.
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Les 25 et 26 mai se déroulera le Congrès de la Chambre des indépendants du patrimoine, qui accueillera un millier de conseillers en gestion de patrimoine indépendants (CGPI). Patrice Ponmaret, président de la Chambre, a répondu aux questions de « La Tribune Gestion de Parimoine ».

Ce congrès sera-t-il l'occasion de revenir sur le statut du CGP ?

Et comment ! Cette année, Louis Giscard d'Estaing viendra nous dire où en est la reconnaissance du statut de CGP, projet qu'il porte depuis bientôt trois ans. J'en ai profité pour convier les présidents des autres associations à venir s'exprimer.

En quoi est-ce important pour l'épargnant ?

Notre métier, c'est d'abord du conseil, ensuite sélectionner et vendre le produit le mieux adapté au client, et enfin, le suivi des investissements. Or, aujourd'hui, n'importe qui peut afficher « CGP » sur sa porte ! Si l'on veut protéger les épargnants, il faut éviter les dérives. Normer la profession est donc indispensable. Le titre d'expert-comptable est sévèrement encadré, pourquoi serait-ce différent pour nous ? Pour faire simple, un CGP doit être diplômé en gestion de patrimoine, cumuler des compétences et des statuts, et être indépendant de ses fournisseurs sur les plans capitalistique et économique.

La proposition de loi semble avoir été enterrée en 2010...

Au contraire ! D'abord, nous avons obligé Bercy à renoncer à sa vision bas de gamme et simpliste de notre profession. Christine Lagarde s'est ensuite engagée devant l'Assemblée nationale à soutenir la démarche de Louis Giscard d'Estaing. Lequel a depuis été nommé par François Fillon « parlementaire en mission » auprès de Christine Lagarde pour définir et donner un cadre réglementaire à notre métier. Il remettra son rapport en juin.

La rémunération des CGPI, principalement issue des commissions touchées sur les produits est dans l'oeil de Bruxelles. Ces rétrocessions ne biaisent-elles pas l'indépendance ?

Bien sûr que non ! Le bouche-à-oreille est notre seule façon de gagner de nouveaux clients. Si je choisissais les produits en fonction des commissions, cela finirait par se savoir. Et ce serait suicidaire. Deux exemples pour tordre le cou à cette idée reçue : pendant la crise, les CGP n'ont pas hésité à faire une large part aux fonds euros de l'assurance-vie, très peu rémunérateurs. Et la société de gestion la plus plébiscitée par les CGP est Carmignac, pourtant connue pour la faiblesse des commissions versées. Par ailleurs, il faut arrêter de présenter comme des modèles de vertu les systèmes sans rétrocession sur les frais de gestion. C'est le cas en Angleterre, où l'on voit les portefeuilles tourner beaucoup plus, car chaque mouvement génère des commissions pour le conseiller. Notre rémunération est parfaitement légitime pourvu que l'on soit transparent avec le client.

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