"Il faut pousser les feux sur les contrats aidés et réactiver le dispositif zéro charge pour les TPE"

La présidente du Conseil d'orientation pour l'emploi commente pour La Tribune les derniers chiffres de l'emploi et évoque quelques pistes pour inverser la tendance haussière du chômage français.
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Après trois mois de hausse, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A est en baisse à la fin août (-2.000) et s'établit à 2.757.500 en France métropolitaine. Est-ce bon signe ?

On a effectivement une stabilisation ce mois-ci du nombre des demandeurs d'emplois en catégorie A, après une hausse significative le mois précédent (+ 36.100). Je vois également d'autres signes positifs comme la baisse du nombre de premières entrées au chômage ou la hausse de 10% des offres d'emplois durables (plus de six mois). Le chômage des jeunes régresse également, même s'il reste encore à un niveau très élevé.

Tous les indicateurs ne sont toutefois pas au vert...

En effet, le nombre de demandeurs d'emplois, toutes catégories confondues, augmente au mois d'août (+ 20.000), tout comme celui des chômeurs des plus de 50 ans. Le chômage de longue durée qui concernait 1,7 millions de personnes à la fin août est également très préoccupant. Je note par ailleurs que parmi les motifs de sorties de Pôle emploi à la fin août, le nombre des radiations est en baisse, tandis que celles liées à des "cessations d'inscription pour défaut d'actualisation" augmente de manière très significative : + 12.000 en un mois.

Ces chiffres ne poussent guère à l'optimisme...

Ils confirment le contexte économique morose, avec un rythme de croissance qui s'est ralenti, de fortes incertitudes internationales et une économie qui continue de créer des emplois, mais à un rythme moins soutenu qu'au premier trimestre. Dans le même temps, la population active augmente de 150.000 personnes cette année. Il faut donc un volume de créations d'emplois plus important pour absorber ces nouveaux arrivants sur le marché du travail. Ce qui n'est pas le cas.

Que peut-on faire pour inverser cette tendance ?

Je plaide pour une politique de l'emploi efficace et de nature à rassurer les entreprises qui, dans un contexte d'incertitudes, regardent à deux fois avant d'embaucher. Comme l'OCDE, je plaide pour un renforcement des aides à l'embauche, ciblées notamment sur les jeunes et les plus de 50 ans. Je pense également qu'il convient d'aider les très petites entreprises à embaucher, en réactivant le dispositif "zéro charge". Je pense enfin qu'il faut pousser les feux sur les contrats aidés en veillant tant à leur qualité qu'à leur nombre. Pourquoi ne pas recréer des "contrats passerelles", qui permettaient à des jeunes d'acquérir une première expérience professionnelle ?

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Commentaire 1
à écrit le 27/09/2011 à 18:01
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Pourquoi ne pas utiliser ce qui existe déjà:la réduction sur bas salaires pourrait etre modulée en tenant compte de l'age du bénéficiaire et etre bonifiée pour les + jeunes et les séniors et serait financée par une moindre exonération sur les autres ...

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