Annoncées depuis plusieurs décennies, les voilà qui débarquent enfin en Europe. Les voitures électriques chinoises promettent rien de moins que de rebattre les cartes de l'automobile européenne: plus compétitives, plus agressives... Les constructeurs européens ont tout à craindre de cette déferlante. Parmi les impétrantes, nous avons pu essayer la Seres 3.
La paternité de la nouvelle venue est toutefois ambigüe... Cofondée dans la Silicon Valley en 2016 par John Zhang et Martin Eberhard (cofondateur de Tesla), ses capitaux sont en réalité chinois (DongFeng). Le design et la recherche sont californiens, mais la production, elle, est sise dans l'Empire du Milieu. L'innovation de la Silicon Valley alliée aux coûts de l'atelier du monde... Seres a tout ce qu'il faut pour casser la baraque...
Un design chinois
La Seres 3 n'affiche pourtant pas de signe extérieur de mix culturel, à première vue. Ce SUV de 4,38 m a tout d'un design chinois: une carrosserie assez chargée avec des lignes antagonistes posées sur des flancs déjà galbés, des proportions ramassées mais un pavillon légèrement incliné, une calandre très verticale mais un capot assez court... De même que l'Europe a connu, non sans succès, les voitures japonaises dans les années 1980, puis les sud-coréennes, voici qu'elle va devoir s'habituer au style chinois. Pourquoi pas ?
Plus difficile de se distinguer à l'intérieur... Les efforts de design intérieur sont minimalistes mais pas moins efficaces. Ainsi, la très classique planche de bord présente l'avantage d'une belle ergonomie de commande avec assez peu de boutons grâce à des raccourcis. Les matériaux sont néanmoins basiques, à la limite du cheap, il faut bien le dire. Les aérateurs ronds peinent à briser la monotonie de cette planche plastique très horizontale. Sur la connectivité, on est assez déçu. Alors que les analystes nous noient de notes sur l'avance chinoise en matière de connectivité, pour un public beaucoup plus connecté que les automobilistes européens, la Seres 3 n'est pas représentative. C'est à peine si elle synchronise les smartphones. Ne comptez même pas sur Android Auto ou CarPlay (pour les iPhone).
Un agrément de conduite conforme aux standards
C'est finalement sur l'agrément de conduite que la Seres 3 est la plus conforme aux attentes. En réalité, l'électrification a largement effacé les différences entre les constructeurs automobiles: souplesse, réactivité... la Seres 3 n'a rien à envier à ses concurrents sur la qualité de la conduite.
Mais, la vraie qualité de la Seres 3... c'est son prix imbattable. À 32.000 euros, vous avez un SUV de la catégorie d'un Peugeot 3008, et entièrement électrique. Soit, un niveau de prestation supérieur à une Renault Zoé ou une Volkswagen ID.3 qui coûtent le même prix. Certes, avec 330 km d'autonomie, il n'est pas le mieux-disant mais, à ce prix, c'est tout à fait compétitif.
Ainsi, en rapportant les qualités moyennes de la Seres 3 à son prix, le produit affiche un rapport qualité-prix extrêmement intéressant. À l'heure des resserrements réglementaires, des zones à faible émission, des hausses du coût du carburant... ce serait une erreur de sous-estimer la solution de la Seres 3 pour une grosse partie du marché.
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