Épanouissement ou stress dans l'économie autonome ?

En novembre dernier, j'avais développé l'idée, sur LaTribune.fr qu'après l'économie collaborative, arrivait l'économie autonome avec des plateformes personnelles ou personnalisée qui suivent naturellement l'Internet des objets et la relocalisation industrielle.

En quelque sorte, l'évolution naturelle des blockchains décrites dans La Tribune n° 158, datée du 4 février. L'économie autonome a pour objectif de vivre mieux, et non plus riche.L'un des arguments déterminants de l'économie autonome est la croissance des diplômes, non seulement en France, mais dans le monde. Des dizaines de millions de diplômés s'ajoutent chaque année dans le monde. Plus la population est diplômée, plus les nouvelles générations sont exigeantes, comme la génération dite Z en France, qui est la génération Alpha dans les pays en développement, suivie de la génération Bêta, qui existe par exemple en Afrique. Ces diplômés seront friands de l'économie autonome, comme d'ailleurs des centres de recherche. Il y a dans l'économie autonome une fonction d'épanouissement plus importante que la richesse personnelle. L'entreprise libérée (libérée de qui, de quoi d'ailleurs ?) est l'une des formes de l'économie autonome. C'est l'entreprise de la confiance dans l'économie de la confiance, où l'on retrouve les smart contracts (contrats autonomes qui s'exécutent automatiquement) des blockchains et donc la confiance en chaque acteur, partenaire, client ou fournisseur.

Cette nouvelle forme d'économie ne convient pas à chacun

On peut considérer arbitrairement que 70% des cadres ont besoin d'être... encadrés. Ce sont des cadres d'exécution, rassurés par le chemin tracé, à suivre. Et 30% des cadres ont besoin d'une part plus ou moins importante d'initiative. On les retrouve dans l'économie autonome. De même, de nombreux cadres ont besoin de diriger et d'autres d'être libres. Le monde qui s'ouvre à nous pour les vingt ans à venir porte en lui des éléments de stress et des éléments d'épanouissement, poussés par la révolution technologique et la révolution organisationnelle. Le stress touchera en priorité ceux qui éprouvent, face à l'incertitude, le besoin d'être portés en formation et en travail. L'épanouissement concerne ceux qui anticipent ou suivent les besoins de compétences et s'adaptent à la forme organisationnelle d'entreprise qui leur convient, en recherche d'échanges et de confiance réciproque. À ce titre, il n'y a pas d'entreprise universelle, comme il n'y a pas de cadre universel. La voie est ouverte !

Je repars en plongée.

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L'ouvrage le plus récent de Philippe Cahen :
Les Secrets de la prospective par les signaux faibles, Éditions Kawa, 2013

À découvrir aussi sa contribution à l'ouvrage collectif Rupture, vous avez dit disrupture ? Le futur est déjà derrière nous, Éditions Kawa, 2015.

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