« La destruction du Hamas est une condition de la paix » (Laurent Wauquiez)

EXCLUSIF - Laurent Wauqiez souhaite que l'on mesure la gravité de la barbarie totalitaire des actes du Hamas, et il insiste sur la nécessité de prendre position dans ces moments cruciaux de l'Histoire.
Laurent Wauquiez Président (LR) de la Région Auvergne-Rhône-Alpes
Laurent Wauquiez Président (LR) de la Région Auvergne-Rhône-Alpes (Crédits : PAUL DELORT)

Il y a des moments charnières où, en tant que civilisation, nous faisons face à l'Histoire. Devant la barbarie totalitaire, le péril se niche alors dans les demi-teintes, l'entre-deux ou la volonté de tout ménager. C'est à ce niveau-là qu'il faut placer le combat contre le Hamas et l'islamisme. Les actes du Hamas s'inscrivent dans la lignée historique des pires crimes des totalitarismes du XXe siècle : la volonté de détruire l'autre parce qu'il est autre, sans plus aucune limite éthique. Nous sentons tous d'ailleurs intuitivement que nous avons affaire à un de ces moments clés de l'Histoire. Face à une barbarie, ce n'est jamais le moment de tergiverser.

Or, en moins de quelques semaines, s'est installée une effrayante confusion. Une députée LFI voit dans le Hamas un « mouvement de résistance » alors même que Jean-Luc Mélenchon se refuse obstinément à le qualifier de « terroriste », une extrême gauche qui n'hésite pas à défiler avec des islamistes place de la République. Voilà des collaborateurs qui se prennent pour des antifascistes.

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Certes ce confusionnisme ne vient pas de nulle part. Le philosophe Pierre-André Taguieff avait forgé le mot d'« islamo-gauchisme ». Comme le stalinisme jadis, l'islamisme a ses partisans et ses idiots utiles.

Mais, au-delà même de la dérive de l'extrême gauche, nous semblons plongés dans une grande nuit des équivalences. Voilà des informations venues du Hamas traitées de la même manière que celles données par Tsahal. Voici des chroniqueurs refusant de qualifier les terroristes de terroristes. Ici l'ONU renonce ne serait-ce qu'à mentionner le Hamas ou l'islamisme dans sa résolution. Et plus globalement nous en arrivons à faire une comptabilité macabre entre les morts de part et d'autre.

Alors, bien sûr, tout ceci s'explique et les images de la situation terrible à Gaza ne peuvent laisser personne indifférent. Mais le danger est grand de tomber dans ce que Hannah Arendt appelait la banalité du mal : nous finissons par oublier la barbarie initiale du Hamas et le combat qui doit être mené.

Non, l'équivalence de la souffrance des victimes n'induit pas une équivalence de la culpabilité des « combattants ». Non, tous les « combattants » ne se valent pas. Le Hamas est une milice islamo-terroriste visant à exterminer la présence juive au Proche-Orient et appelant au djihad mondial contre l'Occident ; Israël est une démocratie où les élections et l'expression sont libres. Le Hamas a violé et éventré des femmes, exécuté des familles entières, brûlé et mutilé des enfants, ressuscité les pogromes en assassinant des centaines de civils dont au moins 35 Français ; Tsahal est l'armée régulière d'un État qui mène une guerre contre le terrorisme islamiste.

Il est utile à ce stade de revenir sur quelques leçons de l'Histoire et plus particulièrement, s'agissant d'une lutte contre la barbarie, de la Seconde Guerre mondiale. Car avec le Hamas et l'islamisme nous avons bien affaire à une lutte de même nature que celle contre le nazisme. N'oublions jamais la proximité du grand mufti de Jérusalem, un des ancêtres idéologiques du Hamas, avec Hitler.

Au moment où l'Europe s'effondre face au Reich avec la débâcle française de 1940, de nombreuses voix s'élèvent au Royaume-Uni pour proposer de négocier la paix avec Hitler, dont le Premier ministre anglais Chamberlain. Face à lui, Churchill se tient à l'écart de tous les accommodements avec une position simple et tranchée : on ne négocie pas de paix avec la barbarie. Son cri d'alarme, « ne soyons pas aveugles », résonne avec une étonnante modernité. L'appel au cessez-le-feu peut être à la fois naïf et dangereux. L'Histoire nous enseigne qu'un pacifisme dévoyé peut être le vernis de toutes les lâchetés. Il n'y a ni négociation ni paix possible avec le Hamas.

Seconde leçon, pour abattre le nazisme, il a fallu prendre des décisions difficiles qui ont fait des victimes innocentes. C'est le sens de la douloureuse éthique de responsabilité analysée par Max Weber. Si tout doit être fait pour limiter le nombre des victimes civiles, les guerres sans morts sont un oxymore. Le commandement américain y a été confronté lorsqu'il a pris la décision de bombarder les villes allemandes en 1945. Mais abattre définitivement le nazisme impliquait d'assumer ces décisions, aussi douloureuses fussent-elles. Il est du devoir d'Israël de limiter le plus possible les victimes civiles. Mais qui pourrait raisonnablement mettre sur le même plan la Shoah et les bombardements américains ? Et pourtant, n'est-ce pas ce que certains font aujourd'hui en mettant sur le même plan les crimes du Hamas et les victimes à Gaza ?

Enfin, si les Alliés ont éradiqué le nazisme, ils ne l'ont jamais confondu avec les Allemands. De la même manière, martelons cette évidence : ne confondons jamais le Hamas et les Palestiniens, ni l'islamisme et les musulmans. Nous devons tout faire pour que puissent s'exprimer sans crainte ces voix courageuses qui refusent que l'islam ne soit gangrené par le fanatisme.

Car l'islamisme est bien le principal ennemi des musulmans, comme le Hamas est le principal ennemi des Palestiniens. Depuis 1979, les attentats islamistes ont coûté la vie à près de 200 000 civils dans les pays musulmans. Le Hamas utilise les Palestiniens comme boucliers humains, cache des bombes dans les écoles, transforme des canalisations d'eau - financées par l'aide humanitaire - en roquettes... Il n'est pas un parti nationaliste défendant la cause palestinienne ; il est l'une des métastases de l'islamisme, de la haine des Juifs, des chrétiens, des apostats, des femmes, des homosexuels, de la démocratie et de l'Occident. Il se moque autant des frontières d'un futur État palestinien que de la condition présente des populations civiles ; il cherche à détruire toute forme de civilisation non conforme à sa vision.

On peut répéter machinalement qu'il faut un processus de paix, une initiative politique ou une solution à deux États. Mais la destruction du Hamas est aujourd'hui une condition de la paix, pour les Israéliens comme pour les Palestiniens, de la même manière que l'éradication du nazisme était le préalable d'une paix durable avec une Allemagne reconstruite. Quant au financement du Hamas ou aux colonies en Cisjordanie, les Israéliens sont les premiers à avoir intérêt à sortir de cette politique du pire et à retrouver chez les Palestiniens des interlocuteurs raisonnables. Oui, les Palestiniens ont le droit de vivre en paix dans un État indépendant, et la disparition du Hamas en est la première étape. Cela mettra du temps, mais c'est la seule voie possible. Enfin ne perdons jamais de vue que ce qui se passe au Proche et au Moyen-Orient nous concerne directement. Pas au sens où il y aurait une importation du conflit israélo-arabe ; non, cela nous concerne parce que c'est le même combat contre la barbarie. C'est la même bataille quand un enseignant est assassiné, c'est le même combat quand on peint des étoiles juives sur des immeubles français, c'est le même danger quand la République recule face à l'islamisme. L'ennemi nous a désignés, à l'extérieur comme à l'intérieur de nos frontières.

La France doit donc livrer une bataille sans merci contre ses ennemis de l'intérieur et cesser d'en accepter de nouveaux sur son sol. Elle doit aussi soutenir sans relâche les initiatives de nos compatriotes musulmans et juifs qui veulent tout simplement vivre en paix au sein de la communauté nationale, refusant de se plier à une confrontation qui n'est pas la leur. Combattre le terrorisme et l'islamisme, c'est aussi protéger les musulmans. Le positionnement géopolitique de la France, qui reste attendu, ne doit pas se bâtir dans l'improvisation ou la communication sensationnelle. Nous avons à rester fidèles à notre histoire et à demeurer une force d'équilibre, une passerelle entre les peuples. Sans jamais nous prendre pour le Bien absolu, nous devons aussi voir et combattre le mal lorsqu'il se manifeste. C'est le sens du combat contre la pire barbarie du XXIe siècle : la barbarie islamiste qu'il nous faudra vaincre, comme nous avons abattu au XXe siècle les barbaries nazie et staliniste. C'est le combat de notre temps.

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Commentaires 11
à écrit le 06/11/2023 à 9:26
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Laurent Wauquiez est coutumier des bavardages creux et in finé inutiles ; pour faire plus approprié, et démontrer son courage de grand méchant Laurent Wauquiez devrait mettre son treillis et aller au front pour mettre en oeuvre ce qu'il recommande, u...

à écrit le 05/11/2023 à 20:59
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La vache ! Puissant! "Si ma tante en avait ce serait mon oncle" Bien aussi 😃. WAUQUIEZ : Has been. Les seuls Wauquiez intéressants...les "Centurion" d'une certaine époque.( Les initiés, ceux qui ont navigué dessus comprendront).

à écrit le 05/11/2023 à 20:52
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Netanyahu déclarait en 2019 (meeting du Likud) que ceux opposés à la création d’un état palestinien se devaient de financer le Hamas, cela fait partie de notre stratégie. Traduction: diviser pour mieux régner. Mr. Wauquiez est l’idiot utile de cette...

à écrit le 05/11/2023 à 20:27
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Merci de continuer à ne pas remonter le niveau de la classe politique française... Depuis longtemps, Israël, y compris cette année, donnait de l'argent au Qatar pour financer les activités du Hamas. Les cordons de la bourse se sont néanmoins un peu r...

à écrit le 05/11/2023 à 18:02
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Au moins trente années de guerres assurées et nous les civilisés ne sommes peut être pas en position de force malgré notre ligne Maginot. Je pense mais je suis certainement le seul que les terribles évènements déclencheurs d’une cruauté inouïe se mél...

à écrit le 05/11/2023 à 17:26
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Oui la destruction du HAMAS constitue une condition de la paix. Bravo Laurent Wauquiez. Bravo Tsahal pour son travail en dessous et au dessus de GAZA.

à écrit le 05/11/2023 à 16:11
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Du coup a la fin de tout , il se portera aussi responsable des crimes de guerres? car ils se déroulent aussi actuellement, donc j'espère qu'il assumera ses propos a postériori, ?

à écrit le 05/11/2023 à 12:45
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ferait mieux de s occuper de sa région c est pour ça qu il a été élu ! le reste c est de la politique politicienne de bas étage

à écrit le 05/11/2023 à 12:18
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Au delà de l'actualité, à vouloir prendre une posture de présidentiable à tout prix (être au dessus de la mélée), il en fait un peu trop avec des citations qui sentent plus le concours de l'ENA que la voix du coeur. Ou, quand on essaie de rebondir po...

à écrit le 05/11/2023 à 11:54
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La vache il a pas trouvé un truc plus rincé à dire !?

à écrit le 05/11/2023 à 10:36
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En voilà un qui compte sur les voix de la communauté pour faire carrière !;-)

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