Jean-Pierre Petit (Cahiers Verts de l’économie) à la Tribune des Décideurs : "L'Europe ne doit pas accorder trop de concessions aux Grecs"

Lundi 2 février à 12h30, nous recevions Jean-Pierre Petit, Président des Cahiers Verts de l’économie.

Jean-Pierre Petit, économiste et président de la société de conseil en stratégie d'investissement Les Cahiers Verts de l'Economie, est considéré comme l'un des 20 économistes les plus influents de France, selon un classement de L'ExpansionIl revient sur l'élection d'Alexis Tsipras en Grèce, justifiée à son sens :

Les électeurs ont sanctionné la corruption et le clientélisme

"Cette élection est compréhensible. Ce pays a connu une grande dépression (baisse du PIB de 25%). Les électeurs ont voulu sanctionner la classe politique dirigeante, responsable du délitement de l'État, de la corruption, du clientélisme dans lesquels a sombré la Grèce. Ils ont voulu choisir un homme neuf, une formation neuve, mais voulaient également rester dans la zone euro. Tsipras s'est engagé à ne pas pousser le pays au "Grexit" et il aura sans doute un peu plus de poids pour négocier avec Bruxelles. Du point de vue du "rendement risque", le choix de Tsipras est logique."

Faut-il effacer la dette grecque ?

Pour l'économiste, si l'on s'approche d'un effacement de la dette grecque, ce ne serait pas la meilleure solution pour le pays :

"Ce dont a besoin la Grèce, ce n'est pas de réduire les déficits publics, c'est de remettre en place un État digne de ce nom, un État moins corrompu, plus efficient. Certes, le ratio dette publique sur PIB est très important, mais tout dépend des taux d'intérêt. Aujourd'hui, les taux grecs ne sont pas très élevés, et ils peuvent encore baisser. Ceci pourrait éviter un effacement à court terme de la dette. Mais cela devient tout de même une hypothèse de plus en plus probable."

Limiter les concessions pour éviter la contagion

Il ne faut pas que les instances européennes accordent trop de concessions au gouvernement grec, sous peine de voir les autres pays européens lui emboîter le pas. Une leçon à tirer pour la classe politique française car, aujourd'hui, le vote FN, comme Syriza, est un vote de sanction, pas un vote de conviction.

Le QE, une politique structurante

Mais l'économiste est optimiste pour la zone euro, notamment grâce à l'assouplissement quantitatif (QE) mis en place par la Banque centrale européenne et à la reprise du crédit dans la zone :

"La politique d'assouplissement quantitatif de la BCE est une chose qui va être très structurante sur le long terme, mais j'ai peur qu'elle arrive un peu tard. Toutefois, je suis plus optimiste sur les perspectives de la zone euro que le consensus de marché. L'Irlande, l'Espagne et le Portugal ont été de très bons élèves, et la dernière enquête de la BCE montre que le crédit s'améliore plus vite que prévu.

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