Oui, nos banques, les banques françaises sont malades. Elles n'échappent pas à la crise. Elles se portent pourtant mieux quand même que leurs homologues américaines, britanniques ou allemandes.
Aux Etats-Unis, l'Etat fédéral a dû nationaliser par dizaines des banques, en quasi-faillite, des petites et des grandes, la plus grande notamment,
! En Grande-Bretagne, le gouvernement a pris des participations massives dans la plupart des fleurons du Royaume... Certains frôlaient le dépôt de bilan. En Allemagne, les banques sont presque toutes dans le rouge. Rien de tout cela en France.
Il y a quand même eu
et
, qui ont enregistré de lourdes pertes ?
Oui, les deux exceptions, les deux moutons noirs. Deux banques de gros, deux banques qui ne travaillent pas directement avec les particuliers, deux banques qui se sont brûlées les ailes à vouloir jouer les gros bras. Il y a eu aussi, ici ou là, quelques grosses paumes, de belles pertes - Kerviel à la Société Générale, un trader intrépide aux caisses d'Epargne. Mais globalement, c'est vrai, les banques françaises s'en sortent plutôt mieux que leurs homologues étrangères.
L'an dernier, malgré la crise, elles dégageaient encore des profits - moins qu'avant, mais des profits quand même. Un milliard pour le Crédit Agricole, deux pour la Générale, trois pour
...
Les raisons de cette meilleure santé ?
Deux explications. Un : la réglementation bancaire en France d'abord. Elle n'est pas parfaite. Elle est néanmoins plus sérieuse, plus rigoureuse qu'ailleurs. Pas possible en France pour une banque de prêter à n'importe qui, d'accorder des subprimes par exemple.
Deux. Le modèle adopté par les banques françaises : celui de la banque universelle. Les banques françaises n'ont pas mis tous leurs œufs dans le même plat. Elles ont conservé, voir développé une diversité d'activités. Elles ont pu limiter les dégâts.
Si nos banques sont en si bonne santé, pourquoi alors l'Etat les aide-t-il ?
Ca peut surprendre. L'Etat français a ouvert ces derniers mois deux guichets pour les aider. C'est qu'il faut que les banques françaises puissent faire face à la concurrence des banques étrangères, qu'elles aient la même solidité que les banques nationalisées notamment. C'est une condition pour qu'elles reprennent leurs activités de crédit. Ces aides de l'Etat, elles leur sont nécessaire, ça leur coûte d'ailleurs très cher - elles paient un prix élevé l'argent que l'Etat leur prête.
En attendant, cette bonne santé, relative, ça permet aux banques françaises de préparer au mieux l'après-crise, ça permet, par exemple à
de devenir, avec l'acquisition de Fortis, la première banque de dépôt de la zone euro.
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