Immo : la chute

La crise de l'immobilier, on en parle depuis longtemps. Jusqu'à présent, les prix étaient restés élevés. Pour la première fois depuis 1997, ils baissent partout en France. Serait-on à la veille d'un effondrement ?

Pas de panique. C'est vrai, la crise est là, et cette fois, elle se traduit, vraiment, par une baisse des prix.

Jusqu'à présent, on avait bien relevé un recul des mises en chantier et une chute des transactions. Mais les prix faisaient de la résistance. Eh bien, cette fois-ci, c'est fini. Ils ont commencé à craquer. Difficile, dangereux, bien sûr de généraliser. Entre un appartement à Paris et une maison en province, rien à voir. A Paris d'ailleurs, les prix ne baissent pas encore aprtout !

Cela étant, sur l'ensemble du pays, et en moyenne, les prix au mètre carré baissent désormais - de 2% à 3% l'an en rythme aujourd'hui. Ils devraient perdre, sur 2008, près de 8% d'après les agences immobilières, autant encore l'an prochain. Rien à voir avec la dégringolade des Etats-Unis, de la Grande Bretagne ou de l'Espagne. Un vrai retournement quand même après dix ans de hausse continue...

C'est l'explosion de la bulle immobilière ?

Parler de bulle, en France, c'est un peu fort, d'explosion aussi ! Sur les dix dernières années, c'est vrai, les prix avaient bien monté - de 10% l'an environ. 140% sur dix ans, c'est pas mal. C'est pas une bulle !

Les causes de cette chute des prix ?

La crise, financière d'abord. Les banques se font, depuis quelques mois, plus prudentes. Le crédit devient plus cher, plus rare aussi. La crise du pouvoir d'achat ensuite. Les Français ont, c'est évident, moins d'argent à consacrer à leur logement.

Cette baisse, c'est une bonne nouvelle pour ceux qui veulent acheter ?

Une bonne nouvelle pour les candidats à l'achat, c'est vrai, une moins bonne pour les propriétaires - il y a quand même 55% des familles françaises qui sont propriétaires de leur résidence principale.

Cela étant, c'est vrai. Les prix avaient atteint, parfois, des niveaux fous. L'achat de sa maison, c'était devenu quelque chose de quasi-impossible pour beaucoup de ménages. Il fallait consacrer près de quatre ans de son revenu, en moyenne, pour pouvoir acheter son logement - contre 2,5 seulement il y a dix ans ! Cette baisse a aussi quelque chose de sain. L'achat de son logement, ça redevient un rêve accessible. Une France de propriétaires, l'objectif de Nicolas Sarkozy, ca redevient une perspective réalisable.

Alors, vive la crise !

Peut-être pas quand même. La crise a, c'est vrai, des effets positifs. Elle précipite quand même toute la filière immobilière dans de grosses difficultés. Mois de construction, moins de transaction, moins de bricolage, c'est, au total, moins d'emplois sur les chantiers, dans les agences immobilières et dans les boutiques de décoration. Moins d'argent aussi dans les caisses des collectivités locales - qui enregistrent moins de droits de mutation. C'est, pour les propriétaires, un sentiment d'appauvrissement, avec des risques sur la consommation. Ma maison vaut moins, je suis plus prudent dans mes dépenses. Bref, cette baisse des prix dans l'immobilier, au total, c'est pas vraiment une bonne nouvelle pour l'économie !

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