L'été qu'a connu la France cette année aura marqué les esprits : canicules à répétition, sécheresse durable, orages dévastateurs, inondations soudaines, etc. Le dérèglement climatique rappelle à tous et toutes les limites de notre planète et met face à une évidence : le modèle économique actuel ne peut plus fonctionner tel quel. Les modèles alternatifs plus durables - finalement pas si nouveaux - doivent (re)devenir la norme des habitudes de consommation. C'est notamment le cas des circuits-courts, plébiscités lors des confinements successifs, qui doivent reconquérir le cœur et la raison des consommateurs français. Pour ce faire, un effort collectif est impératif.

S'unir pour être plus visible

Pour pouvoir installer durablement ce modèle alternatif plus responsable dans le quotidien des Français, il faut proposer au consommateur des repères clairs et une offre plus facilement identifiable. Les circuits courts fonctionnent de façon isolée depuis plusieurs années et les consommateurs ont du mal à s'y retrouver.

Il s'agit donc de travailler à une charte permettant d'établir les grands principes du circuit court et de garantir un niveau de qualité homogène sur tout le territoire. Par la suite, une union plus poussée pourra être envisagée quelle que soit sa forme : une fédération, des outils numériques de vente mutualisés, des moyens de communication unifiés, une marque commune, etc.

Un modèle plus vertueux pour une agriculture plus responsable

Le besoin, l'envie, de consommer local est toujours présent chez les Français. L'alimentation est un besoin primaire et reste l'un des postes de dépenses les plus importants. En tant qu'alternative à la grande distribution, les circuits courts ont un rôle à assumer. Ce modèle prend tout son sens face aux enjeux auxquels sont confrontés le secteur, l'agriculture d'aujourd'hui artificialisant les sols, appauvrissant les exploitants et la biodiversité, induisant des conséquences désastreuses sur l'environnement - sans parler des effets néfastes qu'elle peut avoir sur la santé.

Par ailleurs, les circuits courts permettent de rémunérer correctement les agriculteurs, qui perçoivent en moyenne plus de 60% du prix du produit final, contre une dizaine de pourcents via la grande distribution. Une meilleure rémunération pour les producteurs, c'est une plus grande protection face aux conjonctures économiques défavorables, comme celle du coût des matières premières qu'ils doivent affronter actuellement. Des agriculteurs mieux payés peuvent aussi plus facilement innover, avancer, pour trouver des solutions, mettre en place des techniques allant vers plus de qualité des produits et de respect de l'environnement, notamment par une transition vers des cultures agroécologiques.

Alors que l'agriculture est au cœur de l'actualité économique et environnementale, il est indispensable pour les acteurs de la distribution en circuit-court de se mobiliser, ensemble et avec une même ligne directrice, vers un modèle de production et de commercialisation plus responsable, plus vertueux, plus durable mais aussi plus simple et plus pratique pour les consommateurs. Il est temps que les circuits courts s'organisent pour unir leurs forces et convaincre les Français.

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(*) Les signataires :

• Paul Charlent - Alancienne
• Ai Loan Dupuis - Sezono
• Amaury Boulnois - Potimarron
• Jeremie Guilbert - Mes voisins producteurs
• Léa Barbier - Kelbongoo
• Nicolas Machard - Pour de bon
• Virginie Hils - Comptoir de Campagne
• Julie Lechat - Mon panier de campagne