Des opérateurs sur le terrain jusqu'au top management, en passant par les commerciaux, les managers, les intérimaires ou les stagiaires, exprimer sa reconnaissance envers les collaborateurs est plus qu'une question de politesse ou de bonne éducation. C'est un acte de management. En effet, le manque de considération entraîne une baisse significative de l'engagement des salariés dans le projet de l'entreprise. Pas étonnant de voir ainsi les meilleurs talents s'étioler ou bien fuir une organisation qui érode peu à peu sa performance.
Pourtant, véritable levier concurrentiel de différenciation, la reconnaissance insuffle une culture alliant efficacité et respect d'autrui. Fiers de leur travail reconnu, les salariés ont plaisir à accomplir leurs tâches et se surpassent. Le dialogue social s'ouvre et facilite les échanges avec la hiérarchie. Le sentiment d'appartenance des salariés à l'entreprise augmente. Ainsi la marque employeur gagne-t-elle en attractivité. Avec des salariés motivés, les produits et les services de l'entreprise sont de qualité et en bâtissent la renommée.
Instaurer une culture managériale de la reconnaissance
Comment mettre en place une culture managériale de la reconnaissance ? D'abord, la direction générale doit se montrer exemplaire. Son engagement se matérialise par des actes concrets : en saluant les efforts des collaborateurs à la fin d'une saison chargée, en les félicitant pour leur investissement suite à un audit brillamment réussi ou encore en offrant un cadeau de valeur matérielle ou immatérielle pour célébrer les résultats bénéficiaires.
À cela s'ajoute la reconnaissance établie par la stratégie de la DRH. Celle-ci récompense via des primes exceptionnelles l'engagement de tout collaborateur, du chef produit qui est allé jusqu'au bout d'un projet jusqu'au comptable qui débusque des déductions fiscales insoupçonnées. La reconnaissance encadre les augmentations et promotions des collaborateurs ayant ajouté une réelle valeur à l'entreprise. À côté de cette reconnaissance financière, il y a aussi celle de l'évolution de carrière : mener davantage de projets transverses, devenir référent d'une expertise, accéder à une formation désirée.
L'art de bien exprimer sa reconnaissance
Le déploiement de cette stratégie nécessite un alignement du corps managérial avec la DG. Pour cela, la DRH sélectionne rigoureusement les managers par leur savoir-être. Elle veille à leur montée en compétences via des formations pragmatiques et des mises en situations. Ensuite, elle s'assure de leur accompagnement individuel (coach ou psychologue du travail) ou collectif (codéveloppement).
Quelles sont les règles pour exprimer sa reconnaissance ? Premièrement, l'équité managériale est essentielle. Pas question de récompenser toujours les mêmes ! Car cela discrédite le manager et démotive les collègues. Ensuite, la reconnaissance est tant individuelle que collective. Elle favorise l'esprit d'équipe. Enfin, à l'opposé des discours impersonnels, les expressions simples et personnalisées ont un impact puissant. Elles démarrent par « bravo » ou « je vous félicite ». Car, paradoxalement, le « merci » crée un sentiment d'avoir rendu service, ce qui n'est pas l'objectif.
Attention à un piège. Face à la reconnaissance de la DG, les équipes se montrent souvent pudiques. Est-ce une marque d'indifférence ? Pas sûr. C'est à l'occasion de diagnostics opérés par des experts externes que les équipes expriment avec émotion leur reconnaissance envers leur direction...
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