La digitalisation des métiers de l'immobilier et de la construction s'accélère

OPINION. Dix ans après la sortie des premières tablettes numériques, la technologie mobile s'est déployée partout jusqu'à la poche de chaque ouvrier. La digitalisation du secteur de la construction lui doit beaucoup. Par Quentin Minvielle, CEO de Kaliti (*).
Quentin Mavielle, CEO de Kaliti
Quentin Mavielle, CEO de Kaliti (Crédits : DR)

En ce 27 janvier 2020, nous célébrons les dix ans de la sortie des premières tablettes numériques. Et le moins qu'on puisse dire est que la digitalisation du secteur de la construction leur doit beaucoup !

Cette digitalisation s'est amorcée plus tardivement que dans d'autres secteurs à cause du besoin d'intervention en mobilité avec des outils informatiques ergonomiques, légers et avec une bonne autonomie et c'est justement ce qu'a proposé la marque à la pomme à l'époque. Dans notre filière du bâtiment et de l'immobilier, nous venons de vivre une accélération du phénomène sans précédent et il est intéressant de faire un bilan après dix ans de digitalisation.

Eviter de ressaisir au bureau le constat du terrain

En ce début 2020 un large choix d'outils est proposé aux acteurs de la profession pour toujours plus de valeur ajoutée - maîtrise des délais, de la qualité, de la rentabilité - et l'éventualité du succès d'un grand projet immobilier en l'absence de ces technologies digitales n'est plus envisagé. Mais début 2010 le papier était encore roi sur les chantiers et l'informatique ne quittait pas le bureau de l'ingénieur. En une décennie une règle générale s'est imposée sur les projets de construction : le management de l'information doit être géré sur le terrain en temps réel, sans perdre du temps au bureau, dans une bonne appli professionnelle sur une tablette tactile.

En 2011, alors que le Wifi dans les baraquements de chantiers était encore un luxe rare et que le partage de connexion n'existait pas, certains pionniers expérimentaient les premières applis mobiles de pilotage de travaux sur tablette, seule alternative à l'époque. Ces « early adopters » concrétisaient le démarrage d'une véritable épopée de dix ans de transformation digitale d'un des plus vieux mieux métiers du monde. Ils étaient ingénieurs conducteurs de travaux ou architectes et gagnaient du temps au quotidien grâce aux premières fonctionnalités qui leur permettaient d'éviter de ressaisir au bureau ce qu'ils avaient constaté sur le terrain.

Les grandes donneurs d'ordre se sont emparés du sujet

Progressivement s'est ouverte une collaboration dans laquelle les architectes échangeaient des flux d'informations en temps réel avec les entreprises et imprimaient des rapports papier pour que les équipes d'ouvriers sur le chantier puissent effectuer les bonnes actions aux bons endroits : à chacun sa liste filtrée sur laquelle les tâches sont localisées sur les plans, c'était déjà fou comme avancée ! De manière naturelle cette collaboration s'est ensuite prolongée vers la maîtrise d'ouvrage qui était intéressée par le reporting qualité/délai en temps réel. C'est ainsi que les grands donneurs d'ordre de la promotion immobilière se sont emparés du sujet.

Alors que les premières démarches étaient des initiatives localisées avec des décisions indépendantes d'un chantier à l'autre les grands promoteurs ont compris que la standardisation de cette digitalisation et son déploiement sur de larges périmètres apporteraient une plus grande valeur ajoutée. C'est ainsi que les premiers se sont engagés dans l'aventure de la digitalisation à grande échelle à partir de 2013.

Chaque ouvrier gagne du temps grâce au digital

La durée des contrats s'est allongée et nous avons construit des partenariats solides qui ont libéré beaucoup de créativité et autorisé une forte innovation. En travaillant main dans la main avec les promoteurs les éditeurs élargissent le champ d'action : la collaboration digitale a été ainsi ouverte à l'acquéreur final, en lui apportant une refonte de son expérience en tant que client, mais aussi à l'ensemble de la communauté des professionnels intervenants sur les chantiers. Aujourd'hui chaque ouvrier gagne du temps grâce au digital. Il est plus précis, plus efficace, et la qualité des ouvrages progresse en continue.

Maintenant que chaque intervenant est connecté au quotidien, le volume de données collectées augmente à une vitesse faramineuse et de nouvelles idées apparaissent chaque jour. Le rythme de développement de la digitalisation des métiers de la construction et de l'immobilier accélère encore et ce phénomène nous annonce une nouvelle décennie encore très riche en innovations de toutes formes.

_ _

(*) Kaliti est une jeune pousse qui accompagne les professionnels des travaux dans la transition numérique des méthodes de travail sur le terrain.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 27/01/2020 à 13:27
Signaler
"la qualité des ouvrages progresse en continue" : alors là, je demande à voir !! En tout cas une chose est sûre : la digitalisation de l'immobilier n'a rien amélioré du tout en matière de bon sens, d'urbanisme et d'écologie vu les m... totalement in...

à écrit le 27/01/2020 à 13:24
Signaler
Digital en français cela veut dire "doigt", donc digitalisation des métiers en français cela veut dire "transformation en doigts des métiers" ou un truc du genre. Ces anglicismes inutiles franchement.....

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.