La fin de l’assouplissement monétaire  ?

Ces dernières semaines, la Réserve fédérale et la Banque centrale européenne ont surpris les marchés avec leurs perspectives monétaires pour la fin de l'année. Par Elga Bartsch, chef économiste pour l'Europe, Morgan Stanley

Après la réunion du Conseil de la BCE, Mario Draghi n'a pas donné d'indications claires quant aux prochaines actions de la BCE. Contrairement au point presse de janvier, il n'a fait aucune référence à un éventuel assouplissement de la politique monétaire en septembre, en réponse, par exemple, à une révision à la baisse des prévisions d'inflation ou de croissance.

En janvier, la BCE avait explicitement déclaré qu'elle réexaminerait sa politique monétaire en mars. Comme beaucoup de prévisionnistes, nous pensons que la BCE va réduire les taux d'intérêt en septembre et élargir son programme d'achat d'actifs, notamment pour y inclure les obligations bancaires de premier rang. Toutefois, le dernier point presse a mis en évidence le risque d'un report d'un nouvel assouplissement, voire d'un abandon pur et simple.

La Réserve fédérale a de même surpris les marchés lorsqu'elle a indiqué que les risques à court terme pour les perspectives économiques avaient diminué. La Fed pourrait ainsi être en train d'ouvrir la voie à une nouvelle augmentation des taux d'intérêt aux États-Unis d'ici la fin de l'année. Même s'il est peu probable qu'une telle mesure y soit prise, la réunion de septembre du FOMC sera néanmoins cruciale. Sur la base de ses nouvelles prévisions, la Fed aurait alors à décider si elle envisage sérieusement d'augmenter les taux d'intérêt en décembre et, si nécessaire, de commencer à préparer les marchés à cette décision.

 La fin des politiques d'assouplissement monétaire

La semaine dernière, l'attention se portera sur la Banque d'Angleterre qui va devoir décider de la meilleure façon de soutenir l'économie et le système financier dans un contexte/dans une perspective de sortie de l'UE. Un point à considérer est que les baisses de taux d'intérêt ont tendance à imposer un fardeau inhabituel au système bancaire britannique. Une baisse modérée des taux pourrait bien être souhaitable/judicieuse à cet égard. Une relance du QE par la Banque reste incertaine, étant donné qu'une baisse de la livre aurait un effet notable sur l'inflation.

Fin juillet, la Banque du Japon a déjà décidé de n'assouplir sa politique monétaire que de façon très modérée : elle a maintenu son taux des dépôts et modifié à la marge la composition de son ambitieux programme d'achat d'actifs. Compte tenu des liens étroits avec la politique budgétaire japonaise, la question se pose de savoir si la Banque du Japon se serait d'ores et déjà engagée dans une politique de distribution de monnaie. Beaucoup d'investisseurs cherchent actuellement au Japon des indications quant à l'évolution à long terme des États-Unis et de l'Europe. À l'heure actuelle, ils ne devraient néanmoins pas oublier que, ailleurs, les politiques d'assouplissement monétaire commencent peut-être déjà à prendre fin.

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