Le boom de l'auto : un bon signe du retour de la consommation

La Tribune publie chaque jour des extraits issus des analyses diffusées sur Xerfi Canal. Aujourd'hui, le boom de l'auto et le retour de la consommation
Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture et de la prévision de Xerfi./ DR

Le marché automobile confirme sa bonne santé. Et pour s'en convaincre, rien de mieux que d'écouter les concessionnaires. Et que nous disent-ils ?

Ils nous disent que leurs ventes n'ont jamais été aussi élevées depuis la création de l'enquête en 2003.

A + 20, le solde d'opinion correspondant plane 30 points au-dessus de sa moyenne de long terme, c'est un record. Il y a bien entendu un peu d'exubérance dans l'euphorie actuelle.

Cela traduit une certaine réalité

1,257 million véhicules ont été immatriculés de janvier à août dernier, c'est quasiment 6% de plus qu'en 2014 et 7,6% de plus qu'en 2013. Mieux, les ménages sont de nouveau prêts à s'endetter pour acheter une nouvelle auto. Les chiffres des crédits à la consommation le montrent : les financements d'automobiles neuves (par crédit classique ou LOA) ont bondi de 15,7% sur les 7 premiers mois de l'année par rapport à la même période de 2014 pour se rapprocher des 4 milliards d'euros selon l'Association Françaises des Sociétés Financières. C'est une très belle performance pour les établissements spécialisés dans le crédit « conso », filiales des grands groupes bancaires.

Et sans forcer le trait, on peut déjà affirmer que 2015 sera un excellent millésime pour l'automobile avec en perspective des immatriculations en hausse de 5% sur l'ensemble de l'année (c'est une hypothèse prudente) à un peu moins de 1,9 millions de véhicules.

Les Français empruntent

 Ce nouvel engouement pour l'auto traduit un changement d'humeur plus général des consommateurs. De fait, le détail des données de l'ASF sur les 7 premiers mois de l'année montre aussi que les crédits affectés à l'amélioration de l'habitat, à l'équipement du foyer, aux autres biens ou services ainsi que la location avec option d'achat de matériels autres que l'automobile ont progressé de près de 8% par rapport à la même période de 2014.

Et si les Français empruntent, c'est parce qu'ils sont devenus en partie plus solvables. Une solvabilité retrouvée grâce à deux grands coups de pouce. La faiblesse de l'inflation, dans le sillage de la chute des prix de l'énergie, a donné un coup de fouet au pouvoir d'achat. La faiblesse des taux des crédits immobiliers a, elle, fait exploser les renégociations de prêts avec à la clé de belles économies pour les ménages concernés. Le contexte est donc très favorable pour renouveler un parc automobile vieillissant et les Français en ont conscience.

Une année 2015 en hausse pour les dépenses des ménages

 Pour le mesurer, il faut se plonger dans l'enquête mensuelle de l'INSEE sur la confiance des ménages et faire la différence entre deux soldes d'opinion : celui correspondant à l'opportunité de faire des achats importants et celui se référant à l'opportunité d'épargner. C'est un indicateur du caractère plus ou moins offensif des Français en matière de dépenses.

Après être descendu en 2013 à son plus bas niveau depuis octobre 1972, date du début de la série, l'indicateur remonte et est même depuis peu passé au-dessus de sa moyenne de long terme. C'est de bon augure pour la suite des évènements. Cela permet d'analyser la contre-performance de la consommation au 2ème trimestre comme un simple trou d'air, lié à des facteurs ponctuels qui ont disparu. C'est d'ailleurs notre scénario avec pour la fin de l'année des dépenses en volume en hausse sur un rythme annuel de 2%.

>> Plus de vidéos sur le site Xerfi Canal, le médiateur du monde économique

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