Pour Macron, sans hésitation, mais sans trop d'illusions

C'est la société civile qui est l'avenir de la politique de liberté nécessaire au redressement de notre pays. Par Stanislas de Bentzmann, Président de Devoteam

Pour les électeurs de Francois Fillon qui ont soutenu un programme clair, basé sur une libération de la société civile étouffée par le poids de l'état, et sur des valeurs françaises assumées, l'heure d'un choix difficile arrive.

 D'un côté l'extrême droite, porteuse d'un projet économique totalement inadapté, tournant le dos à tout ce qui réussit dans les pays d'Europe ayant le plein emploi. C'est à dire moins de fonctionnaires pour un Etat efficace et moins coûteux pour le contribuable. Des entreprises libérées du carcan administratif capable de gagner des parts de marché à l'international à l'opposé d'une logique protectionniste. Un droit du travail assoupli pour permettre la création massive de nouveaux emplois dans les services. Une monnaie solide pour une grande zone économique stable et unifiée qui nous permette de négocier face à Google ou la Chine, à armes égales.

 Le Pen nous amène dans le mur

On le voit, le programme économique néochevenementiste d'un autre âge de madame Le Pen nous amène dans le mur. Et pas seulement la France. Toute l'Europe par effet domino sera  entraînée dans cette spirale négative due à l'interpénétration de nos économies. Et c'est à une nouvelle explosion du chômage, une chute de pouvoir d'achat et à un effondrement des revenus de l'Etat que nous assisterons, avec un risque très important d'affrontement et de dislocation de notre société. Les apprentis sorciers tentés par cette voie ne peuvent pas faire croire qu'elle se fera sans dégâts majeurs.

 Le programme sensé mais flou d'Emmanuel Macron

De l'autre côté, un programme économique d'Emmanuel Macron sensé mais flou, ne nous permet pas d'envisager le redressement espéré du programme de Francois Fillon. Cependant,   le risque d'inaction porté par ce projet est très éloigné des risques court-terme que fait peser la doctrine économique dangereuse de Marine Le Pen.

 De plus, certains éléments du diagnostic d'Emmanuel Macron, par exemple sur le besoin de réformer profondément la formation professionnelle pour permettre à 30 millions de salariés de retrouver un emploi dans la révolution digitale qui va bouleverser totalement notre économie, est juste. Or le sujet n'est même pas abordé ni compris par Marine Le Pen.

 De même le besoin de sortir des 35 h, l'assouplissement du marché du travail, la flat taxe de 30% sur le capital, s'ils ne sont pas détaillé par Emmanuel Macron, sont des sujets  néanmoins clairement exprimés, ou la baisse du nombre de fonctionnaires, si elle est trop timide, est cependant posée.

Vu du prisme économique, la décision est simple, tant le programme de Marine Le Pen est insensé et dangereux, avec son retour en arrière sur les retraites ou sa politique de fermeture des frontières.

 Sur le terrain des valeurs, la question est plus personnelle. Mais la tradition d'extrême droite, portée par Marine Le Pen et Florian Filipot, a toujours combattu les valeurs familiales, les considérant comme un obstacle à l'Etat qu'ils souhaitent omniprésent. Et le peu d'entrain du Front National à défendre la "Manif pour Tous" en est la meilleure preuve. Florian Philippot déclarant que ce sujet n'était pas plus important que la culture du Bonzaï.

 Pour Macron, sans hésitation mais sans trop d'illusions

Tout ceci nous amène à voter pour Emmanuel Macron au deuxième tour des présidentielles, sans hésitation mais sans trop d'illusions.

Et c'est aux législatives qu'il convient de faire gagner le projet de liberté porté par Francois Fillon pour influencer une politique qu'Emmanuel Macron ne pourra mener sans accord de majorité.

 Mais malheureusement nous voyons les Républicains tentés de revenir à leur politique historiquement étatiste et centralisatrice qui a largement contribué aux difficultés économiques de notre pays. Il est donc vital que la société civile reste mobilisée, car c'est elle qui a permis la victoire de Francois Fillon aux primaires, contre l'appareil LR, et qui a fait campagne malgré les affaires, souvent à la place du parti.

 C'est la société civile qui est l'avenir de la politique de liberté nécessaire au redressement de notre pays.

Par Stanislas de Bentzmann, Président de Devoteam

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Commentaire 1
à écrit le 05/05/2017 à 12:19
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Vous parlez de la société civile tout en défendant les idées de fillon dont le programme reposait sur l'achèvement de la destruction de celle-ci. Des riches toujours plus riches et des pauvres toujours plus pauvres ne feront que pillonner un peu ...

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