Numérique responsable : quelques pistes pour optimiser son IT

Si le recours massif aux outils numériques a permis de préserver le travail durant le confinement, l’heure est aujourd’hui à l’interrogation. En effet, ne serait-on pas en train de s’engager sur une voie particulièrement polluante, tout à fait contraire à la lutte contre le changement climatique ? Alors qu’un seul data center consomme autant qu’une ville de 30 000 habitants, le numérique pèsera pour 8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici 2025 si nous maintenons nos pratiques actuelles. Bonne nouvelle toutefois : verdir son IT est plus simple qu’il n’y paraît. Mais comment s’y prendre ?
(Crédits : GettyImages, Mazars)

« La question de la pollution causée par nos usages numériques a véritablement gagné le débat public avec la crise sanitaire. Du côté des DSI, la prise de conscience n'est pas nouvelle et le changement est en cours depuis plusieurs années, notamment parce que les appels d'offres comportent systématiquement un volet environnemental. Ce qui a évolué depuis la crise, c'est que la question du numérique responsable parle désormais à toute l'entreprise, et non plus seulement à la DSI », analyse Christophe Tallot, Directeur des systèmes d'information de Mazars en France.

Au-delà de son strict impact environnemental limité, le numérique responsable est donc également un levier de différenciation commerciale. Pour s'en convaincre, il suffit d'observer le nombre d'offres de green IT (IT vert) déjà présentes sur le marché. Mais entre les nouvelles solutions de stockage de données, celles de recyclage du matériel informatique et les fournisseurs proposant à leurs clients de compenser leur empreinte carbone en plantant des arbres, comment s'y retrouver ? Quelles actions privilégier pour faire passer son entreprise à l'ère du numérique responsable ?

Trois leviers d'action

L'empreinte environnementale du numérique est issue de trois activités différentes, explique Véronique Beaupère, Associée chez Mazars spécialisée dans l'accompagnement des DSI : « la fabrication des équipements, qui pèse lourd côté émissions ; le transport de l'information, c'est-à-dire le poids des pièces jointes ou de la vidéo lors d'une visioconférence ; enfin le stockage des informations dans les data centers, en pleine explosion avec le travail à distance. Il est possible d'agir sur chacun de ces piliers, l'important étant que la volonté de transformation soit impulsée au plus haut niveau de l'entreprise afin que la culture de la sobriété infuse partout dans l'organisation. »

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Ainsi, pour réduire l'empreinte carbone de son équipement informatique, une première étape consiste à ralentir sa fréquence de renouvellement. « Nous avons prolongé d'un an la durée d'utilisation de nos ordinateurs portables, en l'allongeant de 4 à 5 ans, et de nos téléphones mobiles, en l'allongeant de 2 à 3 ans. Passé ce délai, nous offrons une seconde vie à notre matériel en le proposant à la vente en interne, évidemment à moindre coût », détaille Christophe Tallot. Concernant l'optimisation du flux de données, de bonnes pratiques simples à assimiler existent également. Premier réflexe, éteindre sa caméra lors des réunions si elle n'est pas nécessaire et éviter l'envoi de pièces jointes lourdes, surtout aux destinataires n'en ayant pas vraiment besoin. « Il est possible de mettre en place un système de stockage et de consultation des documents à distance, pour éviter leur envoi. Un lien sécurisé est fourni par le destinateur au destinataire : c'est une piste à explorer à l'heure où les usages de la messagerie doivent être repensés », souligne Véronique Beaupère. Il en est de même pour le stockage et l'archivage des données, très conséquents dans les secteurs de la finance ou de l'édition de logiciels : « il existe désormais des solutions très efficaces de compression et de déduplication des données pour limiter leur poids dans les systèmes » complète Christophe Tallot.

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La simplicité et l'utilité avant tout

« Les actions à mettre en place ne sont pas forcément coûteuses, en revanche elles demandent de l'anticipation. Allonger la durée de vie du matériel informatique implique d'en commander du plus puissant et de souscrire aux garanties adéquates, notamment sur les batteries », poursuit Christophe Tallot. Autre facteur clé de succès : la simplicité des nouveaux process, condition pour qu'ils soient réellement adoptés par les collaborateurs, car selon Véronique Beaupère « dématérialiser est toujours simple et rapide, transformer les mauvaises habitudes l'est beaucoup moins ». D'où la nécessité de sensibiliser l'interne au numérique responsable via des campagnes de communication et la mise en place d'actions fédératrices, pourquoi pas ludiques. « Nous avons opté pour la gamification afin de sensibiliser aux bonnes pratiques et de faciliter le déploiement de nos nouvelles solutions vertes, explique Véronique Beaupère. Récemment, nous avons organisé un challenge intitulé « Nettoie ta boîte mail », avec des outils simples à utiliser et des objectifs chiffrés. L'opération a très bien fonctionné. » Sensibiliser, convaincre, embarquer, mesurer : la transformation de l'IT à l'échelle de l'entreprise doit être pilotée. « L'important est surtout de démarrer, car une fois lancés, ces projets sont vite gratifiants compte tenu du fait qu'ils portent rapidement leurs fruits », concluent les deux experts avec enthousiasme.

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Commentaires 3
à écrit le 12/01/2022 à 13:58
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destinateur .... LOL !!!! expéditeur non ??? à bon lecteur, le lectateur ou auteur. dans le respect

le 12/01/2022 à 16:43
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Non c’est correct : “destinateur n.m. Émetteur du message linguistique adressé au destinataire.”

à écrit le 12/01/2022 à 13:54
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destinateur .... LOL !!!! expéditeur non ??? à bon lecteur, le lectateur ou auteur. dans le respect

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