3,2 milliards en moins sur l'assurance-vie en à peine un mois

Comme l'annonçait La Tribune mardi, la collecte nette a encore été négative au mois de novembre, pour le troisième mois consécutif. Elle atteint même 3,2 milliards d'euros, du jamais vu.
La Tribune infographie

Trois mois consécutifs de collecte nette négative (ou décollecte) : c'est du jamais vu de mémoire d'assureur ! Cela signifie que les épargnants ont versé moins d'argent qu'ils n'en ont retiré sur leur contrat en septembre, en octobre, mais aussi en novembre, d'après les derniers chiffres de la FFSA (fédération française des sociétés d'assurances), confirmant ainsi les informations de "La Tribune". 

La décollecte s'élève finalement à 3,2 milliards d'euros pour le mois de novembre. Les sommes versées atteignant 8,2 milliards d'euros et les sommes "retirées" (on parle alors de "rachats") à 11,4 milliards d'euros. 

Depuis le début de l'année 2011, la collecte atteint tout de même 115,1 milliards d'euros et la collecte nette reste positive (+14,4 milliards d'euros). La part des unités de compte (fonds actions, fonds obligataires, etc.) est de 15%, contre 14% fin 2010. Le reste restant investi dans le fonds en euros, réputé plus sûr avant la crise financière.

Au global, les épargnants français avaient confié fin novembre 1371 milliards d'euros à l'assurance-vie, contre 1375 en octobre dernier et 1330 en novembre 2010.

Besoins de consommation

L'une des raisons de ces rachats partiels ou totaux consiste dans le désendettement (remboursement de crédit) ou le refus de s'endetter (pour consommer) en ces temps difficiles. « Actuellement, les Français préfèrent racheter partiellement leurs contrats d'assurance-vie que recourir au crédit à la consommation pour leurs besoins courants. La production de crédits immobiliers est quant à elle en progression, ce qui signifie que les rachats sur les contrats d'assurance-vie peuvent notamment constituer un apport personnel », précise Bernard Le Bras.

Les épargnants réalisent aussi des arbitrages en faveur d'autres placements, comme les produits d'épargne de court terme. D'autant plus que le taux de rendement moyen de l'assurance-vie s'étiole. Encore à 5,3 % en 2001, il devrait se situer entre 2,5 % et 3 % au titre de l'année 2011, contre 3,40 % en 2010. Le taux du livret A pourrait, lui, être relevé à 2,50 % voire 2,75 %.

L'arrivée à maturité de nombreux contrats doit aussi être prise en compte, alors que, dans le même temps, de nombreux baby-boomers sont partis à la retraite, et ponctionnent ces contrats pour compléter leurs revenus. « Une forte proportion de clients détient ses contrats depuis plus de 8 ans, des contrats qui n'ont plus de pénalités de rachats et aucun frein fiscal. Les assurés qui sont dans ce cas-là utilisent alors leur contrat comme une réserve d'épargne disponible », explique Bernard Le Bras.

Et les forces de vente des réseaux bancaires ou d'assurance ont du mal à empêcher les clients de toucher à leurs contrats. Pourtant, la plupart des conseillers ont reçu des argumentaires pour faire face au mieux à ces demandes. C'est par exemple le cas chez Société Générale, Crédit Mutuel ou SwissLife (lire ci-dessous). « Il est compliqué de dissuader un client de racheter son contrat, surtout quand il ponctionne son assurance-vie pour satisfaire à des besoins de consommation courante et que les taux de rendement sont faibles. Les arguments sont difficiles à trouver, mais il reste néanmoins l'argument fiscal », reconnaît Bernard Le Bras.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.