Symone réinvente la mobilité durable de demain

Symone est un concept novateur qui allie intermodalité et économie de partage pour se déplacer sur autoroute. Ce véhicule de la taille d’une semi-remorque est capable de transporter jusqu’à sept voitures et leurs passagers dans un module compartimenté tout confort. Une solution de transport à l’hydrogène portée par de jeunes entrepreneurs dijonnais qui fait écho au plan de relance annoncé par le gouvernement, jeudi dernier.
Ce service de mobilité novateur sera mis en place dans un premier temps sur l'axe autoroutier Paris - Lyon - Méditerranée en 2022.
Ce service de mobilité novateur sera mis en place dans un premier temps sur l'axe autoroutier Paris - Lyon - Méditerranée en 2022. (Crédits : Symone)

« Symone repense la manière de se déplacer sur des longs trajets autoroutiers en alliant sécurité routière, écologie et temps libre », souligne Romain Coispine, l'un des fondateurs. Le principe ? En amont du réseau autoroutier, le véhicule est embarqué à l'arrière de la Symone et les passagers montent à l'avant dans une cabine équipée de multiples services (WiFi, écrans, fauteuils grand confort, etc). Un chauffeur conduit les passagers et leurs véhicules en toute sécurité et en liaison directe aux péages.

« Les usagers pourront faire autre chose que conduire sur les longs trajets autoroutiers et ainsi gagner du temps libre pour dormir, pour les loisirs, pour passer du temps en famille, voire même pour travailler », explique Yoann Lacombe, autre co-fondateur de Symone.

Une fois arrivés au péage le plus proche de leurs destinations, les passagers, reposés, récupèrent leur voiture pour terminer les quelques kilomètres restants. Ce service sera proposé en journée et la nuit, pour les professionnels et les particuliers. Les utilisateurs s'acquitteront d'un billet par voiture sur une application comme pour prendre le train. « Le prix d'un trajet en Symone sera à peu près équivalent au coût réel du même trajet en voiture, la liberté et les services en plus », assure Romain Coispine.

Du moteur thermique à l'hydrogène

Dans un premier temps, le prototype sera tracté par un moteur thermique. Cela permettra déjà de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre grâce à la mutualisation du transport des véhicules. Il basculera dès que possible vers une solution hydrogène pour effectuer des trajets 100% décarbonés.

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« Une seule Symone hydrogène en circulation permettrait de diminuer de 400 tonnes par an les rejets de CO2 dans l'atmosphère pour la préservation de notre planète », assure Benjamin Rouillon, le troisième co-fondateur de Symone.

« À titre de comparaison, un aller-retour Paris New-York en avion émet une tonne de CO2 par personne », poursuit-il.

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Les concepteurs sortent tout juste de l'incubateur régional DECA BFC. Les prochaines étapes du projet seront déterminantes, et notamment celle visant à lever des fonds, principalement pour la conception et l'homologation de la cabine passagers. Le projet a d'ores et déjà été sélectionné parmi plus de 130 candidats pour participer à la finale du concours national CleanTech Open France, le 8 octobre prochain, à Paris. « Leur premier lauréat n'était autre que Blablacar alors au début de l'aventure », rappelle fièrement Romain Coispine.

L'équipe Symone s'est aussi rapprochée des acteurs régionaux clés sur l'hydrogène et est membre du Pôle Véhicule du Futur et du Club hydrogène BFC. Elle a pu également être auditionnée par la commission « hydrogène » de l'Assemblée Nationale pour présenter son projet aux 60 députés - qui ont montré un vif intérêt. Son président, le député Michel Delpon, ainsi que le sénateur François Patriat, tous deux signataires d'une tribune en juillet sur un plan hydrogène massif, soutiennent ce projet ambitieux.

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L'hydrogène et les mobilités durables ont le vent en poupe

Suite à l'annonce du plan de relance jeudi dernier, les trois jeunes entrepreneurs se réjouissent car le gouvernement envisage de mettre sur la table 11 milliards d'euros d'ici 2022 dans le prochain programme d'investissement d'avenir (PIA 4) avec une thématique « Transport et mobilités durables ».

Il y aura également 7 milliards d'euros à l'horizon 2030 pour le développement de l'hydrogène vert dont 2 milliards d'euros dès 2021-2022 pour soutenir « les projets portés par les entreprises dans les territoires, afin de favoriser l'émergence d'une offre française de solutions hydrogène », a annoncé le gouvernement. « Symone remplit toutes les conditions ! », s'enthousiasme Romain Coispine.

À partir du 18 septembre Symone lance une campagne de financement participatif sur KissKissBankBank. Ce service de mobilité novateur sera mis en place dans un premier temps sur l'axe autoroutier Paris - Lyon - Méditerranée en 2022. Les fondateurs ont pour ambition de le déployer sur toutes les autoroutes nationales, puis à l'international.

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Commentaires 2
à écrit le 07/09/2020 à 22:30
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Quel est le sens de cette technologie? Que les gens vont payer pour rouler à 88 km/h (limitation de poid-lourds) ? Faire l'économie sur les péages et le carburant? Le prix du service va consommer toute la bénéfice, en plus c'est la perte de temps. Qu...

le 08/09/2020 à 9:53
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Bonjour et merci pour votre commentaire. En effet, l’utilisateur sait que son trajet sera légèrement plus long. Cependant un trajet en Symone Paris-Marseille ne prendra en réalité que 15% de temps supplémentaire (pauses comprises pour les deux mod...

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