Comment le Centre-Val de Loire veut attirer les visiteurs toute l’année

ORLEANS (LOIRET). D’ici 2030, le Centre-Val de Loire prévoit d'investir plus 30 millions d’euros par an pour booster l’économie touristique du territoire. Objectif, en faire un moteur d’attractivité pas seulement pendant la saison estivale, mais tout au long de l’année face à la Normandie et la Bourgogne, également proches de Paris.
La Loire à vélo, l’un des axes phares de la région pour élargir la saison touristique en Centre-Val de Loire.
La Loire à vélo, l’un des axes phares de la région pour élargir la saison touristique en Centre-Val de Loire. (Crédits : Reuters)

Environ 25 tableaux modernes issus des collections du Centre Pompidou commenceront à être exposées dès l'automne prochain dans différents lieux culturels du Centre-Val de Loire, notamment en Touraine au musée d'art contemporain Olivier Debré à Tours et au château de Chaumont-sur-Loire. Ce transfert d'œuvres de Paris vers la région se poursuivra jusqu'à la fermeture entre 2025 et 2028 du Centre Pompidou pour cause de travaux de rénovation.

« Le Centre-Val de Loire s'est immédiatement porté candidat pour accueillir ces œuvres, s'est félicité François Bonneau, président de la collectivité, lors de la présentation le 12 avril de la nouvelle stratégie touristique 2023-2030. Cette opération illustre parfaitement nos desseins, notamment l'augmentation des propositions d'activités culturelles tout au long de l'année, et pas seulement pendant les périodes estivales ».

Des problématiques de recrutement

Avec 12 millions de visiteurs en 2022, la région a vu sa fréquentation progresser de 35% depuis 2015. Cette hausse significative, qui la place dans le top 5 français, est due à la fois à une meilleure mise en valeur des atouts touristiques et à l'amélioration significative des conditions d'accueil et d'hébergement. Le « slow tourisme », étendard revendiqué  par la collectivité, a aussi porté ses fruits, notamment depuis la fin de la crise sanitaire en 2021.

Reste que la saisonnalité de ces visites génère des problématiques en termes de recrutement pour les professionnels. Elle ne permet pas non plus d'optimiser le développement économique et l'attractivité du territoire. Pour tenter de lisser et d'étaler à l'avenir la saison touristique en Centre-Val de Loire, l'exécutif compte investir plus de 30 millions d'euros par an jusqu'en 2030.

Lire aussiPénurie de main-d'œuvre : les bonnes pratiques pour recruter rapidement dans les métiers en tension

Une hausse du trafic de 15 à 20% d'ici 3 ans

Entamée depuis 2019 avec le lancement des « Nouvelles Renaissances », un programme de manifestations culturelles réparti tout au long de l'année, cette stratégie sera donc accélérée dès 2023. La région, qui a récupéré la marque Val de Loire en 2022, compte amplifier les dispositifs existants comme la Loire à vélo. Praticables sur 12 mois, ses quelque 5.500 kilomètres ont été sillonnés par 1,4 million de cyclotouristes en 2022.

La collectivité, qui mise sur une hausse du trafic de 15 à 20% d'ici trois ans, table conjointement sur un maillage accru de prestataires sur le parcours (hôtellerie-restauration, ateliers de réparation, accessoires, etc.). De 800 établissements référencés aujourd'hui, l'écosystème autour du vélo est censé grimper à un millier à l'horizon 2025. Parallèlement, la région veut investir de nouveaux champs d'activités, avec la mise sur pieds d'une filière d'œnotourisme, encore émergente et peu organisée.

Lire aussiŒnotourisme : la Vallée de la Gastronomie-France fait étape par les plus beaux vignobles bourguignons

10.000 emplois non-pourvus

Elle espère atteindre 500 caves de vins de Loire labellisées d'ici 2028, soit le double par rapport à 2023. L'exécutif soutient également la candidature de Bourges dans le Cher, en tant que Capitale européenne de la culture en 2028, qui rayonnerait durablement sur les six départements du territoire. Enfin, le projet porté par le journaliste-animateur Stéphane Bern de créer des « paradores » à la française dans d'anciens bâtiments historiques est largement encouragé François Bonneau.

L'élargissement de la saison touristique constitue un double enjeu pour la région Centre-Val de Loire. Il doit lui permettre d'une part d'améliorer la situation de l'emploi.

« La saisonnalité pénalise à la fois les salariés, qui ne peuvent pas se projeter, et les entreprises qui peinent à recruter, constate Harold Huwart, vice-président délégué à l'économie et au tourisme. Avec 10 000 postes non-pourvus dans la région, la tension est si forte qu'elle contraint parfois à fermer certains établissements ».

Pour encourager les vocations, la Région investira à la fois dans la sensibilisation des professionnels sur l'amélioration des conditions de travail, ainsi que dans la mise en réseaux des hôteliers et des restaurateurs. D'autre part, une fréquentation touristique mieux répartie serait garante d'une attractivité générale renforcée, tant vis-à-vis des entreprises que des nouveaux habitants. Face à ses concurrentes, La Normandie et la Bourgogne, situées également à moins de deux heures de la capitale, le Centre-Val de Loire compte bien ne pas se laisser distancer.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 22/04/2023 à 16:08
Signaler
La France ne prend toujours pas conscience de la désindustrialisation de son économie et veut dépendre exclusivement des secteurs des services (tourisme, restauration et commerce) pour son développement économique.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.