Déchets : la construction du nouvel incinérateur d'Ivry autorisée

Le projet fait l'objet de réflexions depuis 2003 et a été critiqué par plusieurs associations environnementales et élus écologistes. Après un avis favorable de la Commission d'enquête cet été, le permis de construire a été délivré.
Les associations environnementales évoquent la possibilité d'user de recours juridiques.
Les associations environnementales évoquent la possibilité d'user de recours juridiques. (Crédits : Reuters)

Le Syndicat intercommunal de traitement des ordures ménagères (Syctom) de l'agglomération parisienne a annoncé, mercredi 3 octobre, avoir obtenu par le préfet du Val-de-Marne le permis de construire une nouvelle usine d'incinération de déchets à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).

"La délivrance de ce permis de construire a donc conduit le Syctom à autoriser la poursuite du marché de conception-construction-exploitation du projet à Ivry, permettant ainsi le démarrage des travaux d'une installation qui viendra remplacer l'usine d'incinération (UIOM) actuelle, dont la durée de vie ne peut être prolongée", a annoncé le Syctom dans un communiqué.

Un projet estimé à 1,8 milliard d'euros

Le projet s'inscrit en effet dans le cadre de la fin d'exploitation du site actuel prévue pour 2023. "Ce permis de construire s'accompagne également du permis de démolir l'usine actuelle", a précisé le Syctom. La période de transition entre la démolition de l'ancienne usine et l'exploitation progressive de la nouvelle s'effectuera entre 2023 et 2027.

A terme, le futur incinérateur pourra traiter 350.000 tonnes de déchets par an, contre 730.000 actuellement. La construction et l'exploitation, prévue pour une durée de 23 ans, représentent un montant global de 1,8 milliard d'euros.

Intitulé Ivry-Paris XIII, le projet fait l'objet de réflexions depuis 2003 et a été critiqué par plusieurs associations environnementales et élus écologistes. En 2017, une pétition lancée par les habitants de la commune d'Ivry et des collectifs locaux avait récolté plus de 27.000 signatures. La Commission d'enquête avait toutefois rendu un avis favorable sur le projet en août dernier.

"Une décision prise contre l'avis de la population"

Le Collectif 3R (pour "réduire, réutiliser, recycler") et Zero Waste France, qui ont présenté un plan alternatif, ont réagi ce jeudi 4 octobre, en dénonçant "une décision prise contre l'avis de la population" et en promettant de "poursuivre leur mobilisation contre un projet qui, s'il était mené à bien, compromettrait gravement l'atteinte des objectifs nationaux et européens en matière de tri et réduction des déchets".

"Beaucoup d'argent public (...) vont être dépensés alors que les collectivités publiques manquent de moyens, parfois les plus élémentaires, pour se lancer dans des plans de prévention et de relance du tri qui permettraient de rattraper une partie du retard de la région parisienne sur les autres métropoles européennes et françaises. Ce permis de construire va ainsi contribuer à la non-atteinte des objectifs de la loi sur la transition énergétique (2015) et du paquet économie circulaire européen (mai 2018). Ce dernier fixe un objectif de 60 % de réemploi-recyclage en 2030", estiment les associations, qui évoquent la possibilité de recours juridiques.

(Avec AFP)

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