C'est la plus forte mobilisation à la RATP depuis la grève du 18 octobre 2007 contre la réforme des régimes spéciaux de retraite sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
"Pénibilités liées à (leur) mission de service public".
Cette fois-ci encore, les syndicats de la RATP appellent les agents à faire grève pour sauver leur régime spécial de retraite, qui devrait disparaître avec la mise en place du "système universel" voulu par le président Emmanuel Macron. Les syndicats soulignent que leur régime spécial tient compte des "contraintes spécifiques" et des "pénibilités liées à (leur) mission de service public".
Vendredi, il n'y aura aucun métro sur les lignes 2, 3, 3bis, 5, 6, 7bis, 10, 11, 12 et 13, a précisé la direction dans un communiqué.
Sur les lignes 4, 7, 8 et 9 du métro, le trafic sera "très fortement perturbé avec lignes et stations partiellement ouvertes, uniquement en heures de pointe (6h30/9h30, 17h/20h)". La RATP prévoit un métro sur trois en circulation sur les lignes 4, 7 et 8. Elle annonce un métro sur quatre sur la ligne 9.
Pour les lignes automatiques 1 et 14 du métro, le trafic sera normal "avec risque de saturation", prévient la RATP.
Des trains "uniquement en heures de pointe"
Sur les lignes RER (zone RATP), le trafic sera "extrêmement perturbé", avec des trains circulant "uniquement en heures de pointe" et les gares seront "fermées en dehors de ces horaires". Aux heures de pointe, il est prévu un RER A sur trois et un RER B sur cinq (avec interconnexion interrompue avec la SNCF en gare du Nord).
Pour les lignes de bus et tramways, le trafic sera "très perturbé". Il y aura "en moyenne" un bus sur trois en circulation sur l'ensemble du réseau. Il est prévu "en moyenne" un tramway sur deux sur les lignes 3b et 5, ainsi qu'un tramway sur trois "en heures de pointe" sur les lignes 1, 2, 3a, 6, 7 et 8.
Au total, sept syndicats, dont les trois principaux Unsa, CGT et CFE-CGC, ont décrété la "mobilisation générale" contre la réforme des retraites et appelé à la grève vendredi. Pour eux, ce ne sera qu'"un premier coup de semonce" à l'adresse du gouvernement.
"Nous voulons le maintien des garanties spécifiques de notre régime de retraite. Les agents sont très inquiets. Pour nous, la seule compensation réelle aux contraintes du service public, comme le travail le week-end, la nuit, c'est la retraite", a déclaré à l'AFP Thierry Babec, secrétaire général de l'Unsa-RATP, premier syndicat de la régie. Avec le régime universel, "on n'aura plus de compensations", a-t-il ajouté.
Cette réforme des retraites, "c'est la réforme de trop. Il y a une prise de conscience des salariés", alors que la RATP est "une entreprise en pleine transformation", notamment avec l'arrivée de la concurrence fin 2024 et un "plan de productivité" qui entraîne des suppressions de postes et "l'intensification du travail pour ceux qui restent", a indiqué Bertrand Hammache, secrétaire général de la CGT-RATP (deuxième syndicat).
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