Le maire RN de Perpignan Louis Aliot a annoncé lundi la réouverture de quatre musées municipaux à partir de mardi, sans attendre une éventuelle annonce du gouvernement concernant ces lieux fermés depuis fin octobre.
"La culture est essentielle à la vie des Perpignanais comme de tous les Français, il est grand temps de rouvrir les lieux culturels, certains le disent, nous le faisons. On expérimente la réouverture des lieux culturels sur nos musées", a déclaré M. Aliot à l'AFP.
"Évidemment dans le respect des règles sanitaires nécessaires" et gratuitement pendant le 1er mois, a-t-il précisé.
Dans l'attente de la décision de la préfecture des Pyrénées-Orientale
Si la préfecture des Pyrénées-Orientales ne s'y oppose pas, le public pourra se rendre dans ces musées : le musée Rigaud (beaux-arts) avec une exposition sur les "Reines de France", la Casa Pairal (histoire de Perpignan et du Roussillon), le Musée Puig (médailles), et le Muséum d'histoire naturelle.
Jointe par l'AFP, la préfecture n'a pas immédiatement réagi.
Une jauge de 10 m2 par personne sera appliquée.
La fronde des musées s'amplifie, Bachelot réunit les professionnels
La ministre de la Culture Roselyne Bachelot devait avoir lundi une réunion de travail avec les professionnels du secteur.
La fronde des musées s'est amplifiée ces derniers jours. Ces établissements font valoir qu'ils ont des espaces surveillés par des gardiens où les visiteurs se déplacent sans former d'attroupements susceptibles de devenir des clusters.
Quatre arrêtés municipaux devaient être signés lundi après-midi par le maire de Perpignan pour officialiser la réouverture.
Avec la jauge de 10 m2 par visiteur, le Musée Rigaud, de 1.100 m2 ouverts au public, pourra accueillir 110 personnes à la fois.
Cinémas, théâtres, musées et tribunes de sport... les oubliés du 15 décembre
Pour mémoire, le gouvernement avait décidé la fin du confinement le 15 décembre pour permettre aux Français de fêter Noël mais, face à une situation sanitaire très préoccupante, il avait décidé que les cinémas, théâtres, musées et tribunes de sport resteraient fermés.
Conscient de la colère qui gronde dans le milieu du spectacle face à sa "douloureuse" décision, le Premier ministre avait alors promis de poursuivre son soutien économique. Mais sans apaiser la colère des professionnels concernés.
"Nous sommes consternés et révoltés", avait réagi le délégué général de la Fédération nationale des cinémas français, Marc-Olivier Sebbag, en appelant le monde de la culture à se mobiliser.
"La culture est donc une fois de plus sacrifiée", avait déploré sur les réseaux sociaux le violoncelliste Gautier Capuçon, résumant un sentiment répandu, des grands musées aux cinémas et théâtres. "Combien d'artistes ne survivront pas ? Combien d'acteurs de l'écosystème culturel ne s'en relèveront définitivement pas ? Combien de jeunes vont-ils devoir abandonner leur rêve ?"
De la gauche à l'extrême-droite, des personnalités politiques avaient fustigé cette décision. "Nous n'avons aucune preuve qu'en fermant les lieux de culture le gouvernement sauve des vies humaines. Par contre, nous avons la certitude qu'il est en train de tuer le monde de la culture", avait estimé Eric Coquerel, député LFI, sur Twitter.
Louis Aliot, le maire d'extrême-droite (RN) de Perpignan, avait lui aussi renchéri dans le même tempo :
"Je ne suis pas sûr qu'en restreignant un peu plus nos libertés, ça participe de la baisse de la contamination."
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