Vers la Smart City : pourquoi la Data Gouvernance doit être au coeur du changement

Smart Building, Smart City, territoires intelligents… On nous promet dans les années à venir une éclosion d’immeubles ou de villes connectés. Mais qu’en est-il vraiment ? La France est-elle déjà prête à opérer sa mue vers le « smart » ? Pour Energisme, société pionnière sur le sujet, aucune transformation de fond n’est possible sans une approche renouvelée autour de la data.
(Crédits : DR)

« Le savoir et la connaissance sont les seules choses qui augmentent en les partageant. En théorie, plus vous partagez les données, plus vous augmentez la richesse, les capacités et les offres de services pour tous », rappelle Thierry Chambon, le Directeur Général d'Energisme, société francilienne spécialisée dans le management de la data. A l'origine concentrée sur la transition énergétique des bâtiments, la PME s'est depuis ouverte au « smart » au sens large. Cela tombe bien, les deux sont intimement liés.

La logique d'écosystème au cœur de la Smart City

Bâtiments plus sobres et capables de produire de l'énergie, réseaux électriques intelligents (smart grids), nouvelles mobilités partagées, facilitation de l'économie circulaire, optimisation des services techniques des collectivités, création de nouveaux services pour les citoyens ou les usagers, amélioration du confort... Les promesses de la Smart City et des Smart Buildings sont nombreuses. Mais pour qu'elles se réalisent un jour, il est désormais indispensable de passer d'une vision en silos à celle d'écosystème, basée sur des espaces communicants capables de s'échanger des données dans leur intérêt réciproque. Une approche gagnant-gagnant en somme.

Sur le papier, tout semble parfait. Sauf que peu d'acteurs et de structures, à l'exception des secteurs de l'énergie et des mobilités, ont déjà réellement franchi le pas. « Aujourd'hui, on produit encore des cimetières de données, on crée de la data sans se soucier de comment on pourra l'utiliser ensuite », constate Thierry Chambon. « Les outils s'accumulent sans véritable vision d'ensemble. La donnée n'est pas une fin en soi, elle ne vaut que par l'intelligence qu'on y met ».

« L'interopérabilité ne suffit pas »

Premier enseignement tiré par Energisme ces dernières années : vouloir centraliser les données est voué à l'échec. « La bonne approche consiste à ce qu'un exploitant envoie juste les données qu'il faut à un autre », explique Thierry Chambon. Deuxième constat, « l'interopérabilité ne suffit pas. A quoi cela sert de communiquer si on n'est pas capable de gérer ses données ? »

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En amont, il devient donc essentiel de « raffiner la data », la matière première. La logique smart en écosystème nécessite d'identifier la « bonne donnée », puis de la fiabiliser pour pouvoir l'exploiter au profit de son organisation mais aussi par des tiers, notamment lorsque des cas d'usage se croisent. On peut ici citer l'exemple d'un croisement d'intérêts entre un exploitant de parking, un gestionnaire de bornes de recharge électrique situées dans ce parking et un distributeur d'électricité.

Pourquoi la gouvernance de la donnée est clé

Mais comment faire ? C'est justement le rôle d'un MDM, pour Master Data Management, un logiciel d'abord capable d'extraire les bonnes données et de les rendre exploitables. Celui développé par Energisme s'appelle Loamics. Son rôle enfin est de remettre la gouvernance de la donnée au centre du jeu. « Pour échanger, il faut un outil commun mais aussi une Data Gouvernance établie », rappelle Thierry Chambon. Le MDM fiabilise automatiquement les données et l'exploitant n'a plus qu'à gérer derrière des autorisations, ouvrir des vannes comme il le souhaite pour permettre le partage de ses données vers l'extérieur. « On s'éloigne donc effectivement d'une logique de centralisation avec un gros acteur qui réceptionnerait les données et les redistribuerait », note Thierry Chambon.

Avec des clients dans le secteur de l'énergie, mais également dans beaucoup d'autres secteurs, Energisme espère maintenant convaincre de nouveaux acteurs, privés comme publics, de franchir ce pas. Alors que le nombre de données produites à échelle mondiale, et notamment dans le bâtiment, ne cesse de croître, le moment semble venu pour accélérer la marche vers la Smart City. « Mais cette ville intelligente ne se construira pas en un jour, insiste Thierry Chambon. On avancera pas à pas ».

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