Les salariés de Philips à Dreux mobilisés contre la fermeture de leur site

Les salariés de l'usine Philips de Dreux, en Eure-et-Loir, se sont rassemblés devant leur lieu de travail ce lundi pour dénoncer la "brutalité" de la direction, qui a annoncé la fermeture du site et proposé aux salariés des emplois en Hongrie. Réunis en assemblée générale, ils ont voté une action en justice contre la direction.

Les salariés de l'usine Philips de Dreux, en Eure-et-Loir, se sont rassemblés devant leur usine, à l'appel des syndicats, pour dénoncer la "brutalité" des méthodes de la direction, après avoir trouvé les portes de leur lieu de travail closes lundi matin. Réunis en assemblée générale, ils ont au voté en faveur d'une action judiciaire contre la direction, au motif qu'elle les empêche de "se rendre à leur poste de travail".

La direction avait écrit aux 212 salariés pour leur demander de ne pas se présenter lundi à leur poste, sans toutefois notifier leur licenciement. Les lettres de licenciement devaient partir entre le 28 février et le 12 mars, "ils ont voulu priver les salariés de toute action syndicale", a déclaré à l'Agence France Presse Dominique Maillot, secrétaire général de l'union locale FO.

Passage en force", "méthode de cow-boy", "patrons voyous": devant l'usine, les salariés ont ainsi exprimé leur étonnement et leur colère. "La fermeture c'était prévu, mais pas comme ça", raconte Geneviève du service logistique qui affiche 40 ans d'ancienneté avec Philips. "Ils auraient pu nous le dire en face qu'ils voulaient arrêter lundi ; vendredi, on est parti en week-end normalement, on a laissé nos affaires personnelles, ce n'est pas correct, ce sont des voyous", a déclaré une autre salariée.

Dans un communiqué publié ce lundi, le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, a indiqué qu'il recevrait dans la semaine les différentes direction et syndicats de l'usine.

Litige autour de l'avis du comité d'entreprise

La direction locale du groupe européen d'électronique et d'électroménager néerlandais Philips a annoncé samedi soir dans un communiqué l'arrêt définitif de la production de téléviseurs à écran plat LCD avec effet immédiat, conformément au projet depuis quatre mois présenté aux partenaires sociaux en comité d'entreprise (CE). Le motif : d'"importantes pertes" de son activité téléviseurs depuis 2007 se montant à près de 20 millions d'euros en 2009, selon elle.

Sur le plan légal, le groupe considère que la procédure de consultation du CE s'est "clôturée" mercredi avec la "dernière réunion" consacrée au projet de fermeture du site et de suppression de 212 postes et au plan de sauvegarde de l'emploi (PSE).

Mais, pour les syndicats, la consultation du comité d'entreprise n'est pas terminée, les représentants des salariés ayant refusé à l'unanimité de rendre un avis sur ce PSE. Or, l'avis du CE, s'il est non contraignant, est tout de même obligatoire, qu'il soit favorable ou défavorable, pour clore la procédure.

En Hongrie pour 450 euros par mois, "pratique de la langue hongroise requise"

La situation sociale est donc tendue, d'autant que la direction a proposé des reclassements pour des postes d'opérateurs... en Hongrie avec un salaire de 450 euros par mois et la "pratique de la langue hongroise requise".

Dans son communiqué, la direction se défend et affirme que les mesures proposées par Philips en faveur des salariés concernés "représentent un coût d'environ 100.000 euros par salarié incluant, entre autres, des indemnités de départ équivalentes à 24 mois de salaire en moyenne".

Réagissant à l'annonce de la fermeture du site, le ministre de l'Industrie Christian Estrosi s'est dit, dimanche sur RTL, "attentif à ce que Philips [...] fasse des propositions de qualité" dans le cadre du PSE. Il a souligné que "l'implantation d'un centre d'appels est déjà programmée" dans la région, ainsi qu'"un centre de fabrication d'appareils électroménagers et une cuisine centralisée de Sodexo", l'objectif étant de créer en tout 300 emplois.

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