France Télévisions : la rentrée en douceur de Rémy Pflimlin

Rémy Pflimlin, arrivé le 23 août à la tête de France Télévisions, a animé ce vendredi sa première conférence de rentrée. Les grilles ne portent pas sa marque mais il les assume. Il se laisse le temps du diagnostic mais veut redéfinir l'organisation du groupe.

Arrivé depuis dix jours à la tête de France Télévisions, le nouveau PDG, Rémy Pflimlin n'a pas eu le temps d'imprimer sa marque aux grilles de rentrée des chaînes publiques présentées ce vendredi. Une rentrée en douceur. Le retour de l'ancien dirigeant de France 3 et les nominations de professionnels de la télé auxquelles il vient de procéder semblent rassurer en interne et les mines des collaborateurs du groupe public étaient plutôt détendues à l'occasion de cette rituelle conférence de rentrée.

Sans citer une seule fois le nom de son prédécesseur, Patrick de Carolis, sauf quand on l'a interrogé sur ce silence, Rémy Pflimlin a toutefois assuré qu'il "faisait corps avec les choix qui ont été faits" et qu'il adhérait " à 100 % aux initiatives" prises en matière de programmes.

L'acquis de l'entreprise unique

Il a reconnu à l'équipe sortante le mérite de "l'acquis considérable de son travail" concernant le regroupement des chaînes France 2, 3, 4, 5, Ô, dans une entreprise unique. Il compte "poursuivre et accélérer" ce rassemblement des fonctions supports pour dégager des moyens au service des antennes.

Il veut désormais travailler à la redéfinition du positionnement et au renforcement de l'identité de chacune des chaînes pour lesquelles des directeurs - fonction qui avait disparu dans l'organigramme précédent - ont été désignés: Claude-Yves Robin pour France 2, François Guilbeau pour France 3, Bruno Patino pour France 5, Emmanuelle Guilbart pour France 4, et Claude Esclatine pour France ô.

Une nouvelle organisation pour innover

Mais la nouvelle organisation reste à définir et notamment la place des unités de programmes par genre - fiction, documentaire ...- qui avaient une vocation transversale à l'ensemble du groupe, dans la réforme Carolis. Le principe de base que compte appliquer Rémy Pflimlin est que la décision sur ses programmes reviennent à la chaîne. Son modèle reste celui du groupe Radio France avec ses antennes autonomes et bien identifiées. 

La nouvelle organisation doit permettre de bâtir un projet à cinq ans dans lequel "l'innovation, la recherche de nouveaux talents, de nouveaux formats, de nouvelles écritures" seront primordiales. Mais il veut se donner le temps du diagnostic (quelques semaines) des forces et faiblesses de l'organisation actuelle mise en place le 4 janvier.

Les grilles de rentrée ont donc été présentées par les "directeurs d'antenne" mis en place par l'équipe Carolis - Duhamel: Alain Vautier, Laurent Corteel, Bruno Gascon, Pierre Block de Freeberg, Luc Laventure, pour, respectivement, France 2, 3, 4, 5, Ô, tandis que les nouveaux directeurs de chaînes ont sagement écouté assis au premier rang.

Publicité en journée : besoin d'une réponse urgente

Sur le dossier  de la publicité en journée sur France Télévisions, qui selon la loi, doit disparaître fin 2011, mais pour lequel le gouvernement s'oriente vers un maintien pour un ou deux ans comme l'a révélé " La Tribune " de vendredi, Rémy Pflimlin a déclaré: "Si nous pouvons obtenir ce financement par les voies et moyens décrits par la loi, tout va bien. Si ce n'est pas possible, il faut effectivement qu'on puisse faire différemment et notamment avec la publicité". Et "si on décidait de surseoir, pour des raisons liées notamment aux finances publiques", à la suppression de la publicité avant 20h00, "alors la question de la privatisation de la régie ne se pose plus", a -t-il dit lors de sa conférence de presse de rentrée.

Il avait rendu visite la veille aux salariés de la régie, qui l'ont alerté sur l'urgence de connaître leur sort. La régie va publier le 12 octobre ses conditions générales de vente pour le début 2011. Si la publicité devait s'arrêter fin novembre 2011, cela compliquerait les engagements annuels habituellement souscrits par les annonceurs en début d'année. Sans compter le risque d'une hémorragie des commerciaux de la régie vers les chaînes privées.

"C'est une entreprise performante et dynamique à laquelle nous devons donner des réponses rapidement. Il en va de l'avenir de la société et c'est important pour l'ensemble des personnels", a souligné M. Pflimlin.

Excédent pub

Autre dossier en suspens : le surplus de recettes publicitaires engrangées par le groupe par rapport aux prévisions budgétaires, de l'ordre de 70 millions d'euros. L'Etat pourrait décider de diminuer d'autant la dotation budgétaire, destinée à compenser la suppression de la publiciaté en soirée. A ce stade, Rémy Pflimlin s'est dit "prudent", estimant qu'il fallait attendre la fin de l'année pour connaître la réalité des recettes publicitaires. Et il a demandé un diagnostic des dépenses additionnelles à engager, non prévues avec précision au budget initial, comme le déploiement de la TNT outre mer, ou la diffusion nationale de France ô  depuis le 14 juillet.

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