Devenir fabricant d'armes avec une imprimante 3D, c'est désormais possible

Un étudiant texan est parvenu à fabriquer un pistolet grâce à une imprimante 3D. L'objet, en plastique, permet de tirer à balles réelles. Un projet conçu comme un défi qui inquiète Washington.
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Pour Barack Obama, "l'impression 3D a le potentiel pour révolutionner la façon dont nous fabriquons à peu près tout". Il ne se doutait peut-être pas, en prononçant cette phrase lors de son discours sur l'Etat de l'Union, que cela concernerait même les armes à feu. Pourtant, sur son propre sol, un prototype de pistolet fabriqué grâce à une imprimante 3D vient d'être testé. Avec succès mais, bien sûr, pas sans susciter une controverse.

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Les 16 pièces en plastique qui le composent sont imprimées en seulement quatre heures sur une machine de la société Stratasys achetée d'occasion et qui aurait coûté seulement 8.000 dollars. Comme le montre cette vidéo mise en ligne ce lundi, l'arme peut tirer à balles réelles. En l'occurrence, il s'agit d'un calibre .380. Les plus gros calibres testés ont fait exploser le pistolet.

"Liberator"

Son nom, le "Liberator", est emprunté au modèle largué sur la France par les Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale dans le but, notamment, de saper le moral de l'occupant. Un symbole loin d'être choisi au hasard.

L'un de ses concepteurs, Cody Wilson, un étudiant texan en droit âgé de 25 ans se revendique anarchiste et libertaire. Car bien sûr, les codes permettant de créer le patron de ce modèle sont en "open source" et téléchargeables sur le site créé par l'association qu'il a monté, Defense Distributed. Au départ, le projet porte d'ailleurs un nom tout aussi symbolique puisqu'il a été baptisé "Wiki Weapon", sur le modèle de Wikipédia, soit une création collaborative.

"Partout où il y a un ordinateur et une connexion Internet, il peut il avoir la promesse d'une arme à feu"

Son message consisterait donc à démontrer qu'avec Internet, il est vain de vouloir imposer des limites à la liberté. "Vous pouvez imprimer un objet mortel. C'est un peu effrayant, mais c'est ce que nous voulons montrer. Partout où il y a un ordinateur et une connexion Internet, il peut il avoir la promesse d'une arme à feu", reconnaît ainsi le Texan dans une interview accordée au magazine Forbes.

Et tant pis s'il faut pour le prouver offrir à n'importe qui la possibilité de se fabriquer son arsenal maison. "Je reconnais que cet objet peut être utilisé pour tuer des gens. Mais je de pense pas que ce soit une raison pour ne pas le sortir. Je crois qu'en fin de compte c'est la liberté le plus important", affirme celui qui a été classé parmi les 15 personnes les plus dangereuses au monde par le magazine Wired.

"Un terroriste ou un criminel pourraient ouvrir une usine d'armement dans son garage"

Outre-Atlantique où la question du port d'armes à feu est particulièrement brûlante, surtout après la tuerie de Newtown, ce type d'innovation ne pouvait que créer la polémique. Deux élus de New York sont ainsi montés au créneau pendant le week-end des 4 et 5 mai, peu après la diffusion des premières images de l'arme imprimée. Un membre du Congrès a ainsi renouvelé sa demande d'interdiction des armes à feu non repérables par les détecteurs de métaux, comme cette arme en plastique. Et un sénateur a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il s'est inquiété "qu'un terroriste, un malade mental (...) un criminel puisse ouvrir une usine d'armement dans son garage".

Les combines des partisans du "Wiki Weapon"

Avant même la fabrication et le test du "Liberator", les plans du projet avaient déjà réveillé des craintes. Defense Distributed n'est pas parvenu à ses fins d'un claquement de doigt. En apprenant comment l'organisation comptait se servir de son imprimante, la société Stratasys a ainsi résilié un contrat de location qui les liaient. Ce qui n'a pas empêché Cody Wilson et ses amis de trouver un autre moyen pour imprimer ses armes. Ensuite, Defense Distributed - financée grâce aux bitcoins, la fameuse monnaie virtuelle anonyme - s'est procurée une licence pour fabriquer des armes en insérant une pièce métallique dans son modèle. Le but? Le rendre repérable par des portiques de détection des métaux. Mais bien sûr rien n'oblige celui ou celle qui souhaite imprimer son propre pistolet de se passer de cet élément superflu. Pour l'heure, seules les balles ne peuvent être imprimées. 

D'ailleurs, les réglementations sur les armes, les partisans de "Wiki Weapon" s'en moquent bien. Leur plateforme propose ainsi de télécharger des modèles de chargeurs imprimables qui dépassent la limite de 10 balles que souhaite imposer la Maison Blanche. Peut-être Barack Obama devra-t-il aussi envisager de trouver un moyen pour réglementer les imprimantes 3D, ces machines du futures dont il a fait l'apologie.

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Pour en savoir plus:
>>> DIAPORAMA Comment les imprimantes 3D vont changer le monde

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Commentaires 19
à écrit le 09/07/2013 à 16:55
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il est plus interessant de parler ; a mon avs, d'une partie de trachee imprimée et greffée a un nourrisson ;. !

à écrit le 08/05/2013 à 23:07
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"monnaie virtuelle anonyme" Expression qui ne veut rien dire. Toute monnaie qui n'est pas basée sur un minerai (or, argent...) est "virtuelle".

à écrit le 07/05/2013 à 11:21
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Vous n'avez aucun autre exemple à nous montrer, remontrer et encore sur cette technologie fabuleuse? Il n'y a pas à dire, l'obsession que certains médias mettent à soutenir des agendas politiques bien précis les privent de l'évidence... Nul.

à écrit le 07/05/2013 à 9:43
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Il devient effectivement sérieusement lassant de voir les imprimantes 3D réduites à la fabrication d'armes et de sex toys. C'est le seul angle que les journalistes paresseux semblent avoir trouver pour traiter le sujet des imprimantes 3D, alors que l...

à écrit le 07/05/2013 à 8:53
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flanby va créer la haute instance d'étude des armes en plastique et y caser des amis énarques à 15Ke/mois qui vont pondre un rapport dans 2 ans pour dire qu'il faut taxer les imprimantes 3D

à écrit le 06/05/2013 à 21:48
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Arrêtez donc cette pseudo-histoire d'imprimante 3D. C'est vrai qu'une telle histoire est intéressante pour faire peur au grand public. Booh la vilaine technologie, boooh le progrès... Demain la fin du monde... Depuis très longtemps il est possible de...

à écrit le 06/05/2013 à 20:51
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il est encore plus facile de fabriquer... une grenade , télécommandée par un tel portable ; le progrès est en marche , les politiques vont avoir de plus en plus la pétoche .

à écrit le 06/05/2013 à 20:10
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le dit ..t'chic ...t'ichic t'chic ... contrevenant t'chic .. t'ichic ... t'ichic ... avait une t'chic t'chic ... imprimante dans son coffre ...t''chic t'chic t'chic .... arrêté vers 22h t'chic... t'chic t'chic .....

à écrit le 06/05/2013 à 20:00
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Bon j'ai une vieille machine à laver ... peut on en faire une voiture ???... un fling ... j'en ai pas besoin!

à écrit le 06/05/2013 à 19:50
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Marina Torre votre conclusion "Peut-être Barack Obama devra-t-il aussi envisager de trouver un moyen pour réglementer les imprimantes 3D, ces machines du futures dont il a fait l'apologie." était largement dispensable. Sincèrement.

à écrit le 06/05/2013 à 19:30
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Serait-ce le début d'une campagne de diabolisation contre cette machine, qui a l'avantage d'aider les gens a se passer des services des industriels voleurs...? Les expériences et les articles de presse servent toujours les intérêts de quelqu'un ...il...

à écrit le 06/05/2013 à 19:26
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je croyais la peine de mort abolie ? , ah on a inventé le moyen de créer soi meme une arme a feu chez soi avec une imprimante 3D , de mieux en mieux , certains vont être ravis de cette info , il aurait mieux fait d'y penser sans le créer cela aurait ...

à écrit le 06/05/2013 à 18:59
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les fraiseuses numériques deviennent aussi de plus en plus abordables, on verra certainement d'autres montages idiots basés sur d'autres matériaux, ou qui en combinent plusieurs. La démocratisation des processus industriels nous réserve des surprises...

à écrit le 06/05/2013 à 17:59
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En fait, cette arme, comme le libérator d'antan, ne tire qu'un coup, a une portée dérisoire (canon lisse), est a peine plus dangereuse q'un couteau et moins qu'une arbalète. Il est par contre possible d'imprimer certaines parts d'arme a feu plus pe...

à écrit le 06/05/2013 à 17:13
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"ces machines du futures". Vive le future

à écrit le 06/05/2013 à 17:08
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Qu'on puisse fabriquer la poignée, à la rigueur, mais le percuteur, le canon qui doivent résister à des contratintes mécaniques, à la température, ne pas se déformer, c'est autre chose ! Je crois que ces informations sont fausses ou très déformées : ...

à écrit le 06/05/2013 à 17:02
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ca c est rien une autre video montre un gars qui a fait un fusil d assaut avec ce procedé !!!!!!

le 07/05/2013 à 12:57
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Arrêtez de raconter n'importe quoi. C'est juste une pièce du fusil qui a pu être fabriquée de cette façon, d'autres subissent des contraintes bien trop importantes.

à écrit le 06/05/2013 à 16:52
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vite, une taxe sur les imprimantes 3D

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