Musique : la Fnac se lance dans le streaming, Deezer et Spotify dans le viseur

Après avoir renoué avec les bénéfices en 2013, la Fnac espère tirer partie de la montée en puissance du streaming. Le secteur connaît une croissance constante mais ses revenus restent toutefois limités.
La Fnac avait déjà tenté sans succès l'expérience de l'achat de musique en ligne avec FnacMusic, fermé début 2013. (Photo : Reuters)

Les disques, trop physiques pour la Fnac ? Le premier disquaire de France lance lundi une offre de musique en streaming par abonnement, espérant profiter de l'essor attendu de la musique en flux, malgré un marché déjà bien encombré.

Alors que le pionnier suédois Spotify, le français Deezer, mais aussi le plus petit Qobuz ou des concurrents américains tentent de renforcer leurs parts de marché, la Fnac propose à son tour une offre de streaming en visant les non convertis, alors que le groupe TF1 travaillant sur un projet concurrent, n'a officiellement encore pris aucune décision.

Accès illimité pour moins de 5 euros par mois

La  "Fnac Jukebox" proposera deux types d'abonnement : l'un à 2 euros par mois permettra l'écoute illimitée sur ordinateur de 200 titres choisis par le client, le deuxième pour 4,99 euros donne accès au même service sur l'ensemble du catalogue musical de la Fnac, soit plusieurs millions de titres. 

Pour écouter sa musique sur smartphone ou tablette, il faudra rajouter 5 euros par mois et souscrire à l'option supplémentaire, permettant également de lire des titres hors connexion internet.

Un placement proche des offres existantes

L'offre rappelle fortement celles la concurrence et particulièrement de Deezer. La plate-forme d'écoute en ligne partenaire d'Orange ne propose toutefois pas d'offre à 2 euros mais une écoute illimitée pendant six mois puis restreinte à 10 heures par mois. Spotify de son côté repose sur un modèle gratuit multiplateformes (dont mobile) basé sur la publicité, l'offre "Premium" (9,99 euros par moi) permettant d'écouter les titres sans pub et en haute-définition. 

"Il n'y a pas encore d'offre grand public, beaucoup de gens ne connaissent pas ce mode d'écoute ou font du streaming par hasard", explique pourtant à l'AFP Frédérique Giavarini, directrice de la stratégie de la Fnac, qui table sur une rapide démocratisation de l'écoute de musique en flux. 

Un marché marginal en France 

Forte de ses près de 14 millions de disques vendus chaque année, la Fnac, espère convertir au streaming une partie de sa clientèle. 

Car si plus des deux tiers des Français écoutent de la musique sur Internet, il s'agit surtout de vidéos musicales sur Youtube. Et seul 8% des Français a souscrit un abonnement de streaming musical, selon un sondage publié en février à l'occasion du Midem à Cannes, qui place Deezer en tête des plateformes payantes.

Ventes physiques et numériques en baisse

Alors que les ventes de musique physique de la Fnac baissent, le numérique représente désormais 26% du marché global de la musique enregistrée, dont la moitié environ pour le streaming et l'autre moitié pour le téléchargement, selon les chiffres du syndicat des producteurs de disques (Snep).

Pour la première fois l'an dernier, en France comme aux Etats-Unis, les ventes de musique en téléchargement ont toutefois connu une baisse alors que la musique en flux continue à progresser. Pour les experts du secteur, le streaming est appelé à devenir à terme le mode d'écoute dominant.

Streaming ne rime pas avec argent

Les principaux acteurs ne sont pas encore rentables après avoir dépensé des dizaines de millions d'euros pour financer leur expansion internationale. Et une étude de Generator Research dévoilait en février que les plateformes d'écoute en ligne ne permettraient pas d'engranger de bénéfices en 2017.

>> Streaming musical : toujours aucun bénéfice en 2017

La Fnac, confrontée à la concurrence d'internet sur ses marchés traditionnels (musique, video...), a renoué avec les bénéfices en 2013 grâce à un plan de transformation de son offre commerciale, même si ses ventes restent pour l'instant encore en baisse (-3,8%, à 3,9 milliards d'euros).

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