Obtenir un premier succès avec le concours i-Lab, d'autant qu'il est assorti d'une enveloppe financière du ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, c'est bien, mais pour certaines start-up, notamment celles qui oeuvrent dans la biotech, exigeant des financements élevés, ce n'est qu'un début... Les autres solutions pour obtenir « une masse financière critique », selon l'expression de Thomas Ybert, co-fondateur, en 2014, avec Xavier Godron et Sylvain Gariel, de DNA Script, une start-up qui développe une imprimante à ADN, passent bien sûr par des levées de fonds, que nombre de start-up lauréates ont pratiqué avec succès, aidées en cela par la crédibilité du concours i-Lab. Mais elles n'oublient pas non plus les fonds européens, auxquels elles peuvent avoir accès à travers le programme de financement de la recherche et de l'innovation lancé en janvier 2014, Horizon 2020 (H2020), doté, pour la période 2014 - 2020, d'un montant de près de 80 milliards d'euros, afin de favoriser la transition des innovations du laboratoire au marché.
Lauréat du concours i-Lab en 2016, DNA Script a fait appel à l'Europe dans la foulée, en 2017. « Non seulement notre secteur exige effectivement des montants d'investissement élevés pour la recherche et le développement de la technologie, mais en plus, nous devons aller vite et fort », souligne Thomas Ybert.
Un levier de 1 à 10 avec le concours i-Lab
Certes, « nous avons dû nous y reprendre à plusieurs fois, tant le concours européen est sélectif, mais nous avons finalement été sélectionnés », se réjouit-il. A la clé, 2,5 millions d'euros versés par le programme H2020... « Autrement dit, le levier du concours français est de 10 ! », explique le lauréat. Une aubaine, et surtout, la possibilité d'aller plus vite et plus fort, comme il le dit... D'autant que si les experts du concours i-Lab ont été les premiers à apposer le sceau de l'excellence sur la percée technologique de DNA Script, ils n'ont pas été les seuls. La start-up a également été lauréate du concours mondial d'innovation de Bpifrance, assorti, dans son cas, d'une enveloppe de 2,2 millions d'euros. Et elle affiche une chronologie de levées de fonds impressionnante : en mai 2016, séries Seed de 2.5 millions d'euros, avec Sofinnova, Kurma et Idinvest ; en juin 2017, séries A de 11 millions d'euros avec Illumina Ventures et M-Ventures et en avril 2018, séries B de 34 millions d'euros avec LSP et BPI Large ventures, le tout pour mener à bien le développement et la commercialisation de son imprimante à ADN.
« Nous avons fait beaucoup de chemin depuis 2018, décrit Thomas Ybert. Nous avons installé nos laboratoires dans un parc privé au Kremlin Bicêtre, nous avons ouvert une filiale en Californie, et nous avons embauché. DNA Script compte aujourd'hui 73 salariés, contre une quinzaine au moment d'i-Lab et trois à nos débuts ». Mieux encore, la société démarre la version beta de son produit, auprès d'alpha testeurs, cycle qui devrait aboutir à son lancement commercial en Europe et aux Etats-Unis. En outre, « la crise du nouveau coronavirus a validé notre business model et la proposition de valeur de notre produit en offrant une autonomie totale aux utilisateurs dans chaque laboratoire et un contrôle de la technologie en interne, plutôt que de dépendre d'un fournisseur extérieur d'ADN », souligne ce chercheur/entrepreneur. Autrement dit, DNA Script œuvre à la souveraineté européenne en matière de biotechnologie...
Retrouvez tous les articles de cette série :
- Le concours i-Lab, voie royale pour accéder à des fonds européens - (1/3)
- Le concours i-Lab, voie royale pour accéder à des fonds européens - (2/3)
- Le concours i-Lab, voie royale pour accéder à des fonds européens - (3/3)
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