Le concours i-Lab, voie royale pour accéder à des fonds européens - TreeFrog Therapeutics (1/3)

Plusieurs lauréats au concours français ont profité de ce tremplin pour obtenir des fonds du programme de recherche et d'innovation européen, Horizon 2020. A la clé : un passage à la vitesse supérieure pour les start-up innovantes. Exemple avec TreeFrog Therapeutics.
Maxime Feyeux et Kevin Alessandri de TreeFrog Therapeutics.
Maxime Feyeux et Kevin Alessandri de TreeFrog Therapeutics. (Crédits : DR)

« La biologie, ça coûte cher, surtout lorsqu'il s'agit de produire à grande échelle ! Et notre technologie n'est pas une simple appli qui pourrait être développée dans un garage ! », s'exclame Maxime Feyeux, grand prix i-Lab 2018 et co-fondateur, avec Kévin Alessandri, de TreeFrog Therapeutics, une start-up biotech à l'origine d'une technologie unique au monde, qui permet d'encapsuler à grande vitesse des cellules souches, capables ensuite de fabriquer n'importe quel organe. « Le fait d'avoir reçu la reconnaissance des experts du concours i-Lab a été très positif - et à plusieurs niveaux », enchaîne-t-il.

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D'abord, en crédibilisant le projet technologique et industriel, le concours i-Lab « influence la qualité des levées de fonds », explique Maxime Feyeux. Effectivement, TreeFrog a réussi à lever, dans la foulée du concours, 6,5 millions d'euros, en avril 2019. Ensuite, en enclenchant un cercle vertueux vis-à-vis des autorités européennes. De fait, depuis janvier 2014, l'Union européenne a lancé un programme de financement de la recherche et de l'innovation, Horizon 2020 (H2020).« Nous avons soumis une demande et nous avons eu beaucoup de chance, puisque nous avons réussi du premier coup ! », se réjouit Maxime Feyeux. TreeFrog a ainsi reçu 2,4 millions d'euros en 2019, en même temps qu'elle était lauréate, d'ailleurs, du concours mondial d'innovation de Bpifrance.

Accélération grâce aux fonds européens

« Pour se financer, l'objectif de toutes les start-up innovantes devrait être d'abord d'obtenir le label i-Lab, puis de renforcer leurs fonds propres grâce à des investisseurs, et enfin, de s'adresser à l'Europe », affirme ainsi le co-fondateur de TreeFrog.

Si la start-up a adopté dès ses débuts une vision internationale et souhaite nouer des partenariats avec des industriels étrangers, pas question pour autant de délocaliser aux Etats-Unis ou au Japon... Affaire de patriotisme économique. « Il y avait déjà une prise de conscience sur la nécessité, pour l'industrie européenne, d'être indépendante en matière de production de cellules souches avant la crise du coronavirus, mais elle n'a fait que s'amplifier. Et avec le bond de productivité offert par notre technologie, il est tout à fait envisageable de maintenir des usines de cellules souches dans des pays développés en gardant des coûts de production compétitifs », poursuit-il. Et si l'objectif défini pour le concours i-Lab avait été de prouver la capacité à produire des cellules souches en grandes quantités, les fonds européens ont permis d'accélérer, en passant à l'étape suivante, celle de faire, en direction de la filière pharmaceutique, la démonstration de l'applicabilité de la technologie pour l'être humain, à horizon 2023. « Nous ciblons plusieurs organes : le foie, le cœur, l'oeil, le cerveau, la peau... », indique Maxime Feyeux. Les fonds dont dispose actuellement TreeFrog ont également permis à la start-up d'entamer la construction de sa première unité de production.

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Et bien sûr, TreeFrog a créé des emplois. « Nous étions deux lorsque nous avons concouru pour i-Lab. Nous sommes 26 actuellement », se félicite le chercheur/entrepreneur. Avec le même but en tête pour tous : que la start-up devienne un leader mondial de la production de cellules souches. « Nous avons des concurrents, bien dotés au point de vue financier, d'ailleurs, aux Etats-Unis, au Japon ou en Israël, mais nous disposons d'une nette avance technologique », assure-t-il. D'autant que l'approche de TreeFrog est plus large, puisqu'elle implique un travail sur la quantité, les coûts, mais surtout sur la qualité des cellules. Une combinaison gagnante pour faire face aux enjeux actuels de santé et de société.

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