YesYes joue la carte phygitale pour repêcher les déçus du reconditionnement

Nouvelle venue dans la galaxie des acteurs du smartphone reconditionné, la plateforme normande YesYes fait entendre sa différence sur un secteur dominé par les places de marchés. Réparateur et revendeur, elle lance un concept d'atelier-boutique dans l’idée de rassurer ceux qui se méfient de la seconde main et de repêcher les déçus de Backmarket et consorts.
La jeune pousse YesYes a été créée en 2018 par deux anciens cadres de Sony Mobile avec le soutien d'investisseurs régionaux, de la BPI et de deux fonds à impact parisiens : Famae et Inco Ventures. Inauguré le 24 janvier, l'atelier boutique de Caen (photo) commercialise essentiellement des produits de marque Apple ou Samsung. Cette boutique normande est la première du réseau que la société projette de déployer, à raison de 2 ou 3 par région, en complément à sa plateforme de vente en ligne.
La jeune pousse YesYes a été créée en 2018 par deux anciens cadres de Sony Mobile avec le soutien d'investisseurs régionaux, de la BPI et de deux fonds à impact parisiens : Famae et Inco Ventures. Inauguré le 24 janvier, l'atelier boutique de Caen (photo) commercialise essentiellement des produits de marque Apple ou Samsung. Cette boutique normande est la première du réseau que la société projette de déployer, à raison de 2 ou 3 par région, en complément à sa plateforme de vente en ligne. (Crédits : YesYes)

Sitôt passée la porte qui débouche sur une artère passante de Caen, le ton est donné. Tablettes, ordinateurs et smartphones rutilants présentés sur des supports, fauteuils chic et vendeurs avenants. À première vue, rien ne laisse à penser que nous entrons dans une boutique spécialisée dans le multimédia reconditionné si ce n'est la vue directe sur un espace de réparation propret où sévissent trois des quinze techniciens qu'emploie la maison.

Bienvenue dans le premier concept store de YesYes (photo ci-dessous), jeune pousse créée en 2018 par deux anciens cadres de Sony Mobile avec le soutien d'investisseurs régionaux, de la BPI et de deux fonds à impact parisiens : Famae et Inco Ventures. Inaugurée le 24 janvier, la boutique normande est la première du réseau « d'ateliers-boutiques » que la société projette de déployer, à raison de 2 ou 3 par région, en complément à sa plateforme de vente en ligne.

yesyes, yes yes

« Dans un premier temps, il s'agit d'éprouver à Caen ce modèle inédit dans lequel nous croyons, parce que le marché du reconditionnement ne progresse plus autant qu'il le devrait. Il a besoin de réassurance », explique David Mignot, co-fondateur de la société.

En guise de réassurance, YesYes fait donc le pari du "phygital" en misant sur le fait que beaucoup de consommateurs , à commencer par les seniors, ont encore besoin de voir pour croire (aux promesses). Sa cible? Les quelque 55% de Français qui n'ont pas encore cédé à l'appel du reconditionné malgré la multiplication des offres de seconde main dans les magasins spécialisés high-tech ou les grandes surfaces. Mais aussi les 37%* de déçus des places de marché qu'elle se fait fort de convaincre avec une offre « d'une qualité irréprochable » certifiée made in France.

Circuit court, garanties de 2 ans et... pièces détachées de haute qualité

À cet exercice, l'entreprise a quelques arguments. À la fois réparateur et revendeur, elle revendique un sourcing presque exclusivement hexagonal. Les smartphones et autres consoles de jeu sont achetés à des particuliers, ainsi qu'à des distributeurs comme la Fnac et Darty ou auprès d'opérateurs tels qu'Orange. Quant aux opérations de contrôle et de reconditionnement, elles sont réalisées à 100% dans les ateliers caennais en attendant l'ouverture d'autres boutiques. « Nous nous inscrivons dans une logique de circuits courts écoresponsables », vantent ses dirigeants.

L'offre est assortie d'une batterie d'avantages: garantie de deux ans sur tous les produits, service après-vente, pièces détachées de haute qualité, emballages éco-conçus et kit de charge neuf 100% recyclable fourni gratuitement avec tous les smartphones (certifiés CE, et par Apple pour les iPhones).

« Ces bonus permettent aussi d'adresser les gestionnaires de parcs dans les collectivités et les entreprises qui sont rassurés par notre capacité à réparer », indique son président à toutes fins utiles.

Critiques contre la première place de marché hexagonale

L'intéressé n'en fait pas mystère. Bien que faisant figure de petit joueur avec 5 millions d'euros de chiffre d'affaires et 25 collaborateurs, son ambition est de mordre les mollets de la première place de marché hexagonale qu'il ne se prive pas d'éreinter sans prendre de gants. « Sur Backmarket, l'opacité est totale et la promesse écologique discutable. Vous avez 1.500 vendeurs dont des entreprises chinoises qui n'acquittent pas la TVA pas plus qu'elles n'acquitteront la future taxe sur la copie privée », peste t-il.

Laquelle redevance s'appliquera bientôt à tous les appareils électroniques vendus en seconde main (à hauteur de 8,40 euros pour un smartphone par exemple). Une pierre dans le jardin des reconditionneurs, la plateforme caennaise y compris.

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NOTE

(*) Étude en ligne Happydemics réalisée du 24 au 31 août 2021 auprès de 1122 répondants représentatifs en genre et en âge de la population française en partenariat avec YesYes.

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