
La mobilisation n'a pas été au rendez-vous. Lancé à l'initiative de la CGT, l'appel à la grève chez SFR a été très peu suivi au "Campus", le siège du groupe basé à Saint-Denis. Moins d'une centaine de personnes étaient présentes devant les portes de la bâtisse lors d'un rassemblement prévu ce mardi midi. Derrière les grilles de l'entrée, nombre de salariés se contentaient d'observer de loin, fumant des cigarettes ou buvant un café, les quelques drapeaux et la banderole de la CGT déployés pour l'occasion. A la presse, Fabien Bornerand, délégué central du syndicat, s'est contenté d'affirmer que faire grève n'était pas "dans la culture de l'entreprise". Quand bien même celle-ci souhaite se séparer de 5.000 salariés, soit un tiers des effectifs.
Au sein de ce petit rassemblement, Martin (1), ingénieur, près de 20 ans de maison au compteur, se montre discret. Craint-il pour son emploi?
"Bien sûr, dit-il, l'air las. Tout le monde peut craindre pour son emploi. Mais, à vrai dire, on craint plus pour SFR. Certains sont là depuis longtemps, et on voit qu'on abîme notre bébé..."
"SFR n'est pas rentable pour Altice"
Aux yeux de cet ingénieur, dans le contexte actuel, l'avenir de l'opérateur, aujourd'hui en difficulté, est menacé: "Ce que je devine, c'est que quand on dégraisse comme ça, c'est pas pour continuer. Je pense très sincèrement que c'est pour revendre dans la foulée." Pourquoi?
"Parce que maintenant, Altice [la maison-mère de SFR et propriété de Patrick Drahi, Ndlr] veut plutôt investir aux Etats-Unis. Ils l'ont dit. Il ont dit que c'est là où il y a du business, là où il y a de la croissance... Et comme on n'est pas revenu à trois opérateurs en France [après les échecs successifs de SFR et d'Orange pour racheter Bouygues Telecom], je pense que SFR n'est pas assez rentable pour Altice."
Mais pour l'heure, les cadres de la CGT présents sur place, eux, veulent d'abord dénoncer, une fois encore, le plan de départs volontaires de la direction. L'organisation redoute notamment qu'il ne casse l'outil industriel. Une position qui n'est toutefois guère facile à tenir, puisqu'un accord de principe sur le plan de départs volontaires a été signé cet été entre la direction et les deux premiers syndicats, la CFDT et l'Unsa, majoritaires au sein du groupe. En s'opposant à cet accord, la CGT, mais aussi la CFE-CGC, n'en demeurent pas moins minoritaires. Même si, globalement, tous les représentants syndicaux souhaitent réduire le nombre de départs.
Dissensions entre les syndicats
Secrétaire CGT de la section du Campus de SFR, Mathieu Claudé dénonce la "précipitation" qui a, selon lui, donné lieu à cet accord:
"On a mis la charrue avant les boeufs. Normalement, on détermine d'abord les services et activités qui sont concernés par un plan de départs, puis on détermine les salariés qui y sont éligibles ou pas. Là, on a fait tout l'inverse..."
Quoi qu'il en soit, certaines dissensions entre les syndicats ne favorisent pas le mouvement. Initialement, la CFE-CGC devait aussi se mobiliser ce mardi. Mais l'organisation a fait machine arrière. Sana Iffach, sa déléguée chez SFR, s'explique :
"On a décidé de ne pas y aller pour plusieurs raisons. D'une part, certaines personnes sur la partie réseau ont essuyé des pressions et des intimidations de la direction pour ne pas faire grève. D'autre part, on a estimé que ce n'était pas le bon moment, car pour l'instant, personne ne sait bien qui est concerné par ces départs."
"Pas de licenciements secs"
D'après elle, la CFE-CGC attend donc d'en savoir davantage sur le plan de départs et sur la stratégie du groupe - qui seront dévoilés le 22 septembre -, pour voir quelle suite donner au mouvement. En attendant, pour maintenir tout de même la pression, la CFE-CGC a décidé de déposer une plainte au pénal contre SFR pour escroquerie, poursuit Sana Iffach.
"Quand Patrick Drahi a obtenu l'accord pour le rachat de SFR en 2014, il s'est engagé à sauvegarder les emplois jusqu'en juillet 2017. Or depuis novembre 2014, il y a eu 1.200 départs contraints", dénonce-t-elle sur le site de l'organisation.
De son côté, Michel Combes, le PDG de SFR, a déclaré juste avant le rassemblement de la CGT, dans la matinale de France Inter, qu'"il n'y aura pas de licenciements secs" d'ici 2019. Avant d'assurer, en s'appuyant sur l'accord signé avec la CFDT et l'Unsa cet été, que "le dialogue social est au coeur de la stratégie d'entreprise". Pas de quoi, pour autant, rassurer grand monde.
1. Le prénom a été changé.
Dire qu'il supprime 30% des emplois, c'est obligatoirement pour vendre est réducteur. Il me semble que Hot Mobile où 60% des emplois ont été supprimés(en 2009) ou externalisés appartient toujours à Patrick Drahi.
L'avenir est certainement pas rose chez SFR et l'avenir des salariés est franchement incertain, mais dire que la suppression d'emploi, implique nécessairement une vente est une assertion qui est fausse.
Cordialement,
Aujourd'hui le syndicalisme progressiste est celui défend un revenu minimum acceptable pour les chômeurs jusqu'à ce que la classe des chômeurs soit suffisamment puissante pour renverser l'Etat capitaliste.
1 er point : pas de partage du travail. On dégraisse les entreprises en fonction des nouvelles technologies misent a leurs dispositions .
2 eme point : le premier point gonflera l'arrivée d'une multitude de chômeurs qui provoquera obligatoirement un renversement de la république soit une révolution .
Sachez monsieur que des solutions qui mènent irrémédiablement a la destruction d'un système qui fait vivre une majorité de personne n'a que très rarement été choisi .
De plus on peut modifier un système existant mais après une destruction j'aimerai savoir par quoi vous le remplacez ...On retourne dans les grottes pour faire de la peinture !!!
Pensent-ils à leurs enfants ? Oui ils se disent que ça ira mieux pour eux, les fous...