Atos, le géant français de l'informatique en négociations exclusives avec l'italien Lutech

Le géant informatique français annonce être entré en « négociations exclusives » pour vendre ses activités en Italie. Le potentiel acquéreur est le fournisseur italien de services et de solutions informatiques Lutech. Si la transaction doit encore être approuvée, notamment par le comité d'entreprise d'Atos, elle sécuriserait deux-tiers de son programme de cession d'actifs de 700 millions d'euros lancé mi-juin.
Le géant informatique français a par ailleurs renoué avec la croissance de son chiffre d'affaires au troisième trimestre, à taux de change constant (+1,1%).
Le géant informatique français a par ailleurs renoué avec la croissance de son chiffre d'affaires au troisième trimestre, à taux de change constant (+1,1%). (Crédits : Sarah Meyssonnier)

Nouvelle avancée pour Atos au sujet du plan de scission de ses activités. Pour faire face à la dégradation de ses résultats et à une chute en Bourse, le groupe informatique français a annoncé en juin dernier séparer ses activités. Les traditionnelles - infogérance pour compte d'autrui - resteraient dans la société mère, tandis que les autres (cybersécurité, conseil en numérisation, serveurs haute performance) seraient regroupées dans une autre entité cotée en Bourse, Evidian, dont Atos conservera dans un premier temps 30%.

Ce projet, qui passe par la cession de 700 millions d'euros d'actifs d'ici l'été 2023, était jusqu'alors « en bonne voie » d'après la société informatique française. Il vient de prendre un tournant décisif puisqu'Atos annonce ce jeudi 17 novembre être entré en « négociations exclusives » avec Lutech, le fournisseur italien de services et de solutions informatiques, pour vendre ses activités en Italie.

De quoi réjouir l'entreprise française. Car cette transaction sécuriseraient « deux-tiers du programme de cession d'actifs de 700 millions d'euros ». Et ce seulement cinq mois après l'annonce de ce plan. La transaction, prévue « au premier semestre 2023 », reste encore soumise aux approbations réglementaires et aux consultations du comité d'entreprise, a encore indiqué Atos.

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Un projet qui ne fait pas l'unanimité

L'objectif de cette transaction est qu'elle donne une nouvelle impulsion au groupe de 110.000 salariés, confronté depuis deux ans à une vertigineuse chute de sa valorisation et à des mauvais résultats commerciaux et financiers

Ce projet de séparation a connu des débuts compliqué. Dès sa présentation et à la stupéfaction générale, le directeur général arrivé depuis six mois, Rodolphe Belmer, annonçait son départ, laissant à un triumvirat le soin de conduire le plan annoncé. Celui-ci est composé de Nourdine Bihmane et Philippe Oliva, les directeurs généraux des deux futures entités, et Diane Galbe, directrice générale adjointe, chargée de la mise en œuvre de la scission.

Ce pilotage collectif a surpris et inquiété sur sa solidité, faute de visage pour incarner la direction de l'entreprise, alors qu'elle navigue en eaux très agitées. Le groupe fait face notamment à une fronde de petits actionnaires, qui menacent de convoquer une assemblée générale extraordinaire pour obtenir des changements dans le conseil d'administration et le départ de l'actuel président, Bertrand Meunier, perçu comme l'artisan principal du plan de scission qu'ils contestent.

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Retour de la croissance

Malgré ce contexte un peu agité, le géant informatique français a renoué avec la croissance de son chiffre d'affaires au troisième trimestre, à taux de change constant (+1,1%). En croissance organique (à taux de change et périmètre constants), le chiffre d'affaires a toutefois continué de reculer très légèrement (-0,1%) selon des chiffres publiés fin octobre.

Cette amélioration commerciale observée au troisième trimestre est notamment liée à celle des activités traditionnelles d'infogérance, qui affichent une progression de 0,3% des ventes à taux de change constants. Les activités de conseil en numérisation, cybersécurité et serveurs haute performance, en cours de regroupement la nouvelle entité Evidian, ont enregistré de leur côté une croissance de 2,1% à taux de change constant. Les activités de production de serveurs haute performance ont par contre pesé sur la croissance avec « un niveau bas de chiffre d'affaires », a précisé Atos.

Les ventes devraient toutefois « monter en puissance » au quatrième trimestre grâce aux commandes enregistrées au deuxième trimestre. Le groupe compte désormais renouer avec la croissance du chiffre d'affaires sur l'ensemble de l'année 2022. Il prévoit de se trouver dans « la moitié haute » de la fourchette de -0,5% à +1,5% qu'il avait annoncée au marché (à taux de change constants). « Nous sommes convaincus » que la dynamique commerciale actuellement à l'œuvre « va se poursuivre, et que la croissance organique deviendra positive sur le quatrième trimestre », avait indiqué la directrice financière du groupe, Nathalie Senechault.

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(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 17/11/2022 à 18:51
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Un géant, on en avait un : Alcatel

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