"Le Campus Cyber est la vitrine de l'excellence cyber française et un levier de souveraineté numérique" (Michel Van Den Berghe)

ENTRETIEN EXCLUSIF. Emmanuel Macron, Bruno Le Maire et Cédric O inaugurent à La Défense le premier Campus Cyber français, qui regroupe dans une même tour 1.800 experts venus des services cyber de l'Etat (Gendarmerie, Anssi, ministères), des centres de recherche (Inria...) et une centaine d'entreprises privées dont la quasi-totalité du CAC40, des grands industriels comme Atos, Thales et des startups. Son président, Michel Van Den Berghe, ancien d'Orange Cyberdéfense, détaille à La Tribune le fonctionnement et les ambitions du lieu-totem de l'écosystème cyber français.
François Manens
Michel Van Den Berghe, le président du Campus Cyber.
Michel Van Den Berghe, le président du Campus Cyber. (Crédits : DR)

LA TRIBUNE - Un an après le lancement de l'initiative, le Campus Cyber est inauguré ce mardi. Pourquoi regrouper l'ensemble de l'écosystème cyber à La Défense ?

MICHEL VAN DEN BERGHE - Le Campus Cyber se veut un lieu-totem, une vitrine de l'excellence française dans la cyber, et l'endroit où des collaborations naissent pour créer les champions cyber de demain. Il était alors très important que le lieu soit très facilement accessible, à la fois pour les 1.800 experts qui travaillent en son sein, mais aussi pour toutes les personnes qui viendront le visiter ou collaborer occasionnellement. Il se situe dans la Tour Eria, qui fait 26.000 mètres carrés. La tour est entièrement dédiée au Campus Cyber, ce qui est rare. Le bâtiment est aussi très intéressant d'un point de vue architectural avec sa structure en « pétales », qui permet de mettre les espaces communs au centre tout en créant des espaces cohérents et plus privés dans les pétales.

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Comment construit-on un bâtiment dédié à la cybersécurité ? Quelles exigences spécifiques avez-vous dû prendre en compte ?

Le lieu doit être accueillant et accessible car le but est d'attirer les talents et de créer des vocations pour répondre au principal frein au développement de la cybersécurité en France : les compétences. Nous voulons rassembler tout l'écosystème et accueillir des visites de collégiens ou des délégations étrangères car c'est une vitrine de l'excellence française dans la cybersécurité.

Le Campus Cyber est donc ouvert sur l'extérieur autant que possible, tout en respectant, évidemment, les plus hauts niveaux de sécurité pour nos résidents. Nous leur avons demandé d'éviter d'y installer les activités les plus sensibles de leur entreprise, mais l'exigence est d'être au top nous-mêmes en termes de cybersécurité et de protection des réseaux. Le ministère de l'Intérieur souhaitait par exemple avoir sa propre salle pour son data center.

Campus Cyber

[La Tour Eria, structurée en "pétales" autour d'un tronc central, abrite le Campus Cyber].

Concrètement, comment s'organise le Campus Cyber ?

A ce jour, 1.800 experts et une centaine d'entreprises sont installées sur le Campus. Il nous reste seulement 25 places à commercialiser, donc dès son ouverture, le Campus Cyber est quasiment plein. Le secteur privé occupe 35% de l'espace. Il s'agit de grands industriels comme Atos, Thales, IBM, la quasi-totalité du CAC 40, des verticales entières comme les principaux acteurs de la banque et de l'assurance en France. Certains ont pris un étage complet, d'autres se partagent un pétale. 20% de l'espace est occupé par l'Etat, c'est-à-dire des organisations comme l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi), le centre de recherche Inria qui a pris plus de 2.000 mètres carrés pour développer des projets communs avec d'autres acteurs, des ministères dont le ministère de l'Intérieur, de l'Education Nationale ou des Armées...

Pour former les talents cyber de demain, 10% de l'espace est alloué aux écoles, ce qui a par ailleurs engendré des complexités supplémentaires car les établissements recevant du public doivent respecter des normes de sécurité complexes. Enfin, il reste 35% et ce sont des espaces collaboratifs. Des entreprises, notamment des startups mais pas uniquement, y prennent quelques postes en coworking, par exemple. Le Campus Cyber est déjà un gros succès.

Vous semblez pourtant presque surpris de ce succès...

L'an dernier, au moment de réaliser l'étude d'opportunité pour le gouvernement, nous parlions de 10.000 à 12.000 mètres carrés, et cela paraissait déjà ambitieux. Au final, on a plus que doublé la surface. Quand j'ai signé pour ce bâtiment de 26.000 mètres carrés, beaucoup me disaient que j'étais dingue. Mais j'avais foi en l'attractivité d'un tel lieu, et avoir autant d'espace nous a permis de proposer quelque chose de très qualitatif et de peu dense. Généralement sur 26.000 mètres carrés il y a entre 2.000 et 2.300 personnes, or nous sommes 1.800. Nous avons donc pu construire des espaces pratiques, confortables et dédiés aux échanges. Il est primordial que les occupants se sentent bien dans la tour, et pour cela nous proposons aussi d'autres types de services comme des restaurants, un coiffeur, un salon de massage... Je voulais que les équipes qui n'ont pas été retenues par leur entreprise pour venir sur le campus soient jalouses !

La notion d'écosystème est au cœur du projet. Difficile de ne pas faire le parallèle avec l'état d'esprit de la Mission French Tech ou avec le campus Station F...

J'adore ce parallèle car la French Tech est une réussite, tout comme Station F. On veut vraiment être le Station F de la cyber. L'ampleur est encore plus importante car Station F c'est 30.000 mètres carrés pour tout le numérique, tandis que le Campus Cyber c'est 26.000 mètres carrés uniquement sur la cyber. On peut être fiers de cela, et que l'écosystème ait joué le jeu.

Quel est l'actionnariat du Campus Cyber ?

L'Etat est le premier actionnaire à hauteur de 44%, le reste est réparti entre toutes les entreprises privées. Le capital de la société est de 8 millions d'euros pour l'instant et va monter à 12 millions d'euros dans les prochains mois.

Combien de personnes le Campus Cyber emploie-t-il ?

Nous sommes 17 actuellement, nous allons monter à 20 mais nous devons nous renforcer. Chez Station F ils sont plus de 60 pour 30.000 mètres carrés, nous on est 17 pour 26.000 mètres carrés mais avec un écosystème très exigeant, donc il va falloir se renforcer.

Combien coûte une place pour les entreprises ?

Tout compris, le tarif est de 750 euros le mètre carré en moyenne. Cela comprend les impôts, le ménage, le réseau... C'est cher pour une startup mais pas pour le secteur de la défense. Les grands groupes jouent le jeu et acceptent de payer leur loyer un peu plus cher, pour permettre aux petits de payer moins. C'est un bel exemple de solidarité et c'est possible car tout le monde y gagne. L'emplacement géographique est un facteur important de succès, car le prérequis était que la tour soit extrêmement bien desservie en transports. Les experts cyber, qui étaient jusqu'alors répartis un peu partout à Paris et autour, n'ont pas envie de faire 2 heures de trajet le matin. C'est le principal enseignement que nous avons tiré du campus cyber israélien à Beer-Shiva, qui est trop loin de Tel-Aviv et donc peine à attirer les talents. Le même problème a été observé dans la Silicon Valley, qu'il est difficile de rejoindre quotidiennement depuis San Francisco.

Le but du Campus Cyber est également de faire naître des startups. Comment ?

Les subventions de la Région Île-de-France et de Bpifrance, notamment, nous permettent de monter des projets et le premier est un startup studio. Le principe est de valoriser la compétence, car un expert en cybersécurité n'est pas forcément un entrepreneur. Alors s'il a une bonne idée, on l'héberge gratuitement sur le campus, et le startup studio l'aide à monter sa structure, à créer son business plan, lui offre les compétences business qu'il lui manque pour que son idée devienne une startup.

Si l'entreprise décolle, alors l'entrepreneur entre dans un autre programme : l'accélérateur. On lui fait rencontrer des fonds d'investissement, des grands industriels ou des clients potentiels qui sont déjà présents sur le site.

Le troisième projet est ce qu'on appelle l'espace pépites. On héberge des startups avec des loyers extrêmement modérés pendant trois ans. Quand celle-ci atteint une phase d'hyper-croissance et devient une PME, elle rejoint l'espace entreprises et cela libère la place pour une autre pépite.

Que recherchent les grands groupes industriels français qui s'installent au Campus Cyber ?

La cybersécurité concerne tous les secteurs économiques et chacun fait face à des défis différents. Certains grands constructeurs automobiles veulent travailler sur la sécurisation des véhicules connectés. La SNCF ou Alstom réalisent que les TGV deviennent aussi des objets connectés et veulent aussi renforcer leur sécurité. Parott, qui fabrique des drones, installe un démonstrateur pour piloter ses drones avec des casques de réalité virtuelle...

L'écosystème de la cyber est extrêmement mobilisé et de belles collaborations sont en train de naître. Dans les secteurs banque et assurance par exemple, huit banques dont les plus grandes comme BPCE, BNP Paribas, Société Générale, Crédit Mutuel ou la Banque de France, et du côté des assureurs Generali et Axa notamment, ont décidé de partager un pétale. Ils m'ont dit "on se met ensemble, on réunit des experts concurrents pour créer des solutions pour mieux nous sécuriser collectivement et mieux sécuriser nos clients". Et ces solutions deviendront peut-être des standards européens et mondiaux, et ce seront des solutions souveraines.

Mettre des startups à côté de grands groupes, est-ce aussi pour faciliter les débouchés commerciaux et pousser les grands groupes à acheter français ?

Bien sûr, il faut aider les startups françaises à obtenir des contrats. Etre à côté de grands industriels comme Thalès ou Atos, cela peut ouvrir des portes extraordinaires si ces derniers décident de mettre leurs solutions à leur catalogue. Il ne faut pas négliger le rôle des intégrateurs. Je l'ai vu quand le dirigeais Orange Cyberdéfense : quand on ajoutait une technologie à notre catalogue, cela boostait immédiatement les ventes car Orange Cyberdéfense dispose de nombreux commerciaux avec des accès aux grands groupes internationaux. C'est pareil pour Sopra Steria ou Thales. Donc oui, nous espérons de nombreuses collaborations grâce à la proximité physique entre les différents acteurs.

Le sujet de la souveraineté numérique est au cœur de la présidence française du Conseil de l'Europe, qui court jusqu'à fin juin 2022. La cybersécurité est-elle une pierre essentielle de cette souveraineté numérique européenne ?

Oui, mais il ne faut pas confondre souveraineté et protectionnisme. Depuis 30 ans dans la filière, j'ai vu beaucoup de boîtes françaises qui se plaignaient d'avoir perdu un appel d'offres face aux Américains. Mais si leur seul argument est de dire "je suis Français", cela ne suffit pas. Pour moi, le choix souverain est uniquement le troisième critère que les clients prennent en compte. Le premier est la qualité du service, le deuxième est l'adéquation du service aux besoins de l'entreprise. Si ces deux conditions sont remplies, alors on regarde la nationalité et si c'est Français, c'est un avantage concurrentiel. Mais acheter une solution française ne sera jamais le premier critère dans la cyber, surtout pour des entreprises internationales. Il faut gagner des marchés avant tout parce qu'on répond à un besoin et qu'on est les meilleurs.

Il y a également un étage dédié aux acteurs internationaux où les Gafam sont présents...

Oui, Microsoft, Google, Amazon Web Services ou encore Cisco sont aussi partenaires du Campus.

N'est-il pas paradoxal, alors que la cybersécurité est un instrument de souveraineté numérique, de permettre aux géants américains d'accéder à ce lieu écosystémique ?

Il faut être réaliste, l'informatique mondiale est essentiellement américaine. La stratégie du cloud souverain, par exemple, est beaucoup critiquée mais elle est cohérente. Elle permet à Thales de se mettre avec Google, à Microsoft de s'associer avec Orange et Capgemini, c'est très bien et je crois beaucoup en ces partenariats. On doit créer des bulles de confiance autour de technologies qui sont extrêmement industrielles.

Certaines startups cyber françaises comme Alcid se sont faites racheter par des Américains. C'est un problème ?

Oui. Il faut à la fois essayer d'engendrer davantage de startups et donc créer des licornes françaises de la cyber, et que les pépites restent en France car le sujet est stratégique. Donc il va falloir créer des fonds d'investissement capables de mettre les mêmes valorisations dans les startups que les Américains. On a Tikehau Ace Capital sur le campus et on va faire venir d'autres investisseurs. Le but est de générer plein de petits Alcid, mais avec des garanties. Si la startup est rachetée par un Américain, alors le campus récupère de l'argent sur la vente. Exactement comme les clubs de football lors des transferts de joueurs, qui reçoivent une indemnité.

Pourquoi autant insister sur l'aspect ouvert, premium et écosystémique du Campus Cyber ?

On a une très belle expertise cyber en France et certains des meilleurs talents au monde. Le problème, c'est que nous sommes les seuls à le savoir. Quand on regarde les Israéliens et les Américains, ils font beaucoup de marketing mais ils ne sont pas forcément meilleurs que nous. A chaque fois qu'ils lancent un produit ils disent que c'est le meilleur au monde. Il faudrait avoir en France cette ambition et ce sens du storytelling. On a besoin d'un endroit qui fasse briller les sociétés françaises à l'international.

Quid des territoires ? L'initiative est critiquée pour son centralisme...

J'entends beaucoup sur Twitter "c'est trop jacobin, encore un projet à Paris, il faut décentraliser". Mais les campus territoriaux vont arriver. Le but est de créer un réseau de campus territoriaux pour déployer l'expertise cyber partout. Mais il fallait être à Paris pour commencer car concrètement, la cyber en France c'est 80% minimum à Paris, 15% en Bretagne grâce à une antenne du ministère de la Défense, et 5% ailleurs. C'est la réalité. Donc nous travaillons avec des régions pour implanter d'autres campus cyber dans le maximum d'endroits, car la cybercriminalité touche tout le monde et il faut irriguer l'ensemble du territoire. En plus de la région Bretagne, nous discutons de manière avancée avec les Hauts-de-France, les Pays-de-la-Loire et Auvergne-Rhône-Alpes.

Quel est le mode de gouvernance du Campus Cyber ?

Il était important que le Conseil d'administration représente l'ensemble de l'écosystème. Nous avons donc créé des collèges et chaque collège élit un représentant au conseil d'administration. Il y a un collège pour les grands industriels, un autre pour l'Etat, un autre pour les startups, les associations, les écoles... L'idée est que chacun puisse être représenté quelle que soit la taille et quel que soit son poids financier dans le Campus. De mon côté, je rends des comptes à ce conseil d'administration.

Quel est le modèle économique ?

Mon business plan prévoit une rentabilité dès 2023. Le Campus Cyber sera à l'équilibre dès que tous les espaces auront été loués et que l'activité événementielle sera remplie à hauteur de 25% de ses capacités. Ensuite, j'ai besoin d'avoir une équipe qui anime tous les groupes de travail communs de la cyber. Pour cela, Bpifrance donne une subvention de 4 millions d'euros, qui finance cette activité à hauteur de 50%, donc je dois trouver les autres 50%.

Peu à peu, le campus va commencer à vendre des prestations, par exemple des labellisations de formations ou de gestion de crise cyber. Nous réfléchissons aussi pour vendre une offre de cyber intelligence auprès des entreprises du CAC40, pour quelques milliers d'euros par mois, pour les informer de toutes les menaces, car nous avons sur le campus l'Anssi, le ministère des Armées, le ministère de l'Intérieur, bref des acteurs qui détectent des menaces et ne savent pas forcément le communiquer aux grandes entreprises et les aider à se défendre. Il faut toutefois qu'on fasse attention à ne pas être concurrent de nos résidents.

Craignez-vous qu'à la place d'une logique de collaboration, la concurrence entre les acteurs présents prenne le pas ?

Nous avons rédigé une charte que chacun doit signer, car on a plus de 1.800 experts et c'est un vivier de recrutement extraordinaire. Cette charte engage les entreprises à ne pas débaucher en permanence les unes chez les autres par exemple. Je ne suis pas inquiet car on est plus forts en groupe. La collaboration et la notion d'intérêt supérieur de l'écosystème sont des valeurs au cœur du secteur du numérique et ont déjà fait leur preuves dans d'autres domaines du numérique. L'état d'esprit des résidents est donc extrêmement constructif. Les différents acteurs comprennent qu'ils ont plus à gagner en jouant collectif et en étant bienveillants. De plus, je ne laisserai pas le ver entrer dans le fruit car les enjeux sont trop importants.

A quel enjeu majeur le Campus Cyber doit-il apporter une réponse ?

La crise des talents. On manque tellement de ressources dans la cyber, c'est une catastrophe pour le secteur et pour la souveraineté numérique de la France. Au moins 10.000 postes sont ouverts en France dans le secteur et ne trouvent pas preneur. Il manque des cursus universitaires, on doit créer ce qu'on appelle des bachelors, c'est-à-dire des formations diplômantes à Bac+2, donc accessibles. Il faut démocratiser la cyber car nous n'avons pas besoin d'ingénieurs de grandes écoles pour aller paramétrer des équipements de cybersécurité dans les entreprises. Je me réjouis que deux bachelor soient maintenant entrés dans Parcours Sup pour ouvrir aux jeunes des bac+2 dans la cyber, mais il en faut davantage.

Ce Campus vise à créer des vocations car notre principal problème aujourd'hui, c'est l'attractivité et l'image. D'après une étude du rectorat de l'Ile-de-France, sur les 12.000 étudiants qui suivent une formation en numérique, seulement 200 se sentent attirés par la cyber, dont 10 femmes. C'est très mauvais. Et c'est parce qu'on a une image très technique, quand on pense à la cyber on imagine immédiatement des hackers avec leur capuche dans des sous-sols. Alors certes on a besoin de hackers éthiques, mais il faut aussi des profils marketing, commerciaux, des juristes, de gens qui travaillent sur les aspects géopolitiques... C'est pour cela que le groupe de travail avec les écoles, le rectorat et le ministère de l'Education nationale au sein du Campus Cyber, est très important. Il faut que les jeunes viennent nous voir, découvrent les métiers, les enjeux, et aient envie de travailler dans la cybersécurité.

Propos recueillis par François Manens

François Manens

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