Il devait être présenté en grande pompe au Forum international de la cybersécurité (FIC). Au final, le projet du Campus Cyber de Lille, le troisième en France après Paris et Rennes, a finalement été officialisé en catimini ce mercredi 8 septembre, loin de toute attention médiatique. En cause : des "incompatibilités d'agenda" entre les signataires Martine Aubry - la maire PS de Lille -, Xavier Bertrand - le président ex-LR de la région Hauts-de-France et candidat déclaré à l'élection présidentielle - et Damien Castelain, le président de la Métropole européenne de Lille. La cérémonie qui devait avoir lieu ce mercredi pour officialiser ce projet majeur pour la région a été annulée dans la confusion générale au dernier moment.
Qu'importe : le Campus Cyber de Lille prendra bien ses quartiers dès l'an prochain dans les locaux de l'incubateur Euratechnologies. Subventionné par la Métropole européenne de Lille et le conseil régional des Hauts-de-France, il a également trouvé l'appui de quatre grands groupes présents dans la région : Orange Cyberdéfense, Atos, Capgemini et Thalès. Parmi ses autres soutiens affichés figurent Adeo et Leroy Merlin, EDF, Thales, Luxant Group, les écoles INRIA, INSA et IMT Nord Europe (ex-école des Mines de Douai), l'Université de Lille ou encore la Plateforme Régionale de Transfert Technologique CEA Tech, entre autres.
Protéger les PME, ETI et collectivités contre les cyberattaques
Initié par le Centre d'innovation des technologies sans contact (CITC), il emploiera une dizaine de collaborateurs chargés de cinq missions. Premièrement, protéger en amont les PME, ETI et les collectivités contre les cyber-attaques, en identifiant les points faibles, en facilitant la mise en contact avec des prestataires (notamment via la création de cercles de confiance sécurisés) et en les guidant dans la mise en œuvre de plans d'actions concrètes. Les frais d'adhésion sont annoncés à 5.000 euros par an, pour les industriels de la cybersécurité comme pour les entreprises bénéficiaires.
Deuxièmement, le Campus Cyber aidera aussi à gérer l'urgence d'une cyberattaque avec la mise en place d'un CSIRT (Computer Security Incident Response Team), une plateforme destinée à aider immédiatement les PME et les collectivités. L'ANSSI (Agence nationale de sécurité des systèmes d'information) proposera un appui technique. Là encore, il s'agira de faire face aux actions de premier niveau mais aussi de créer un observatoire des incidents.
Recherche sur les risques cyber autour des réseaux IoT et 5G
Troisièmement, la nouvelle structure mènera des recherches autour de la sécurité des réseau IoT et 5G, afin d'identifier les risques afférents aux objets connectés mais aussi développer des briques technologiques « souveraines » pour les réseaux télécoms 5G et 6G. Il sera aussi question d'étudier les pistes concernant l'analyse prédictive des attaques, les réponses par intelligence artificielle et travailler pour une meilleure protection des données.
Quatrièmement, le Campus Cyber animera l'écosystème (la métropole européenne de Lille compte pas moins de 73 entreprises de cybersécurité, avec certains grands noms comme Advens, Vadesecure, Dhimyotis ou encote OVH). Les outils ? Un site internet vitrine régional mais aussi un réseau d'ambassadeurs, des animations et un relai vers les institutions à l'échelle nationale.
Cinquième mission et non des moindres, accompagner la montée en compétence en sensibilisant, outre les entreprises et les collectivités, les citoyens et l'enseignement (pour mieux orienter les jeunes vers ces filières) ; former en mettant en place des cursus de bac+3 à bac+5 tout en accompagnant les reconversions, notamment auprès des acteurs de l'emploi.
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !