Le chinois Tencent a licencié 120 personnes accusées de corruption

Le fondateur de Tencent, Pony Ma, qui avait jugé « choquant » le niveau de corruption dans son entreprise, avait promis des mesures, selon des propos rapportés par des médias d'Etat. En Chine, le contrôle des géants de la tech par le parti se renforce.
Tencent cherche désormais davantage de débouchés à l'étranger, en particulier en Europe.
Tencent cherche désormais davantage de débouchés à l'étranger, en particulier en Europe. (Crédits : Tingshu Wang)

La politique interne se durcit au sein de l'un des géants de la tech chinoise. Le champion chinois, en matière de capitalisation, a du faire le grand ménage dans ses effectifs. Alors que le contrôle de l'Etat communiste se renforce sur ses fleurons de la tech pour en maîtriser le pouvoir, Tencent a communiqué sur le licenciement l'an dernier de plus de 120 personnes pour avoir enfreint ses règles anti-fraude, notamment en raison de corruption et de détournements de fonds.

Une goutte d'eau pour un groupe qui compte un peu plus de 100.000 employés. Mais le message de fermeté à l'égard de ses salariés est sans équivoque.

Tencent, géant mondial des jeux vidéo, est un acteur incontournable de la tech en Chine grâce à son application WeChat (messagerie, paiement en ligne, réseau social), présente sur la quasi-totalité des téléphones du pays.

Le fondateur de Tencent, Pony Ma, qui avait jugé « choquant » en 2022 le niveau de corruption dans son entreprise, avait promis des mesures, selon des propos rapportés alors par des médias d'Etat.

Au cours de l'année 2023, plus de 70 infractions au code de bonne conduite ont été relevées, a souligné Tencent.

La diffusion des contenus en cause

« Plus de 120 personnes ont été congédiées » de l'entreprise et près d'une vingtaine a été signalée aux autorités, a précisé le groupe dans un communiqué publié vendredi.

Une partie des salariés accusés de corruption et licenciés appartenait à la branche PCG du groupe, chargée de la diffusion de contenus (informations, sports, films...).

D'autres travaillaient dans la branche services médicaux du groupe, dont Tencent est en Chine un des acteurs majeurs avec ses applications de télémédecine.

L'un des employés mis en cause par Tencent a été condamné à 4 ans de prison et 100.000 yuans (12.900 euros) d'amende, principalement pour « détournement de biens » de l'entreprise, d'après le communiqué.

Ces annonces interviennent après plusieurs années difficiles en Chine pour les géants du numérique.

Après une croissance fulgurante, le secteur a ainsi connu à partir de 2020 une brusque reprise en main des autorités pour davantage le réguler.

Ce tour de vis a fait perdre des milliards de dollars de capitalisation boursière et plombé les résultats des puissantes entreprises de l'internet. Tencent n'avait pas été épargné.

Des restrictions en Chine sur le temps de jeu en ligne pour les moins de 18 ans ont également été un coup dur pour la rentabilité du groupe.

Tencent cherche désormais davantage de débouchés à l'étranger, en particulier en Europe, où la firme se renforce à coups de prises de participation dans des studios emblématiques du jeu vidéo.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 04/02/2024 à 14:34
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Pour mieux connaître la Chine, lisez les trois récits de Jean Tuan : "Un siècle chinois" (chez CLC Éditions) évoque le parcours de son père chinois arrivé en France en 1929, leur voyage en Chine en 1967 lors de la Révolution culturelle et les incroya...

à écrit le 04/02/2024 à 11:15
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Bravo à eux si c'est vrai. Nous devrions faire pareil pour l'UE ! Je vous dis pas les économies que nous ferions ! Ah mais non chez nous c'est pas possible vu que ce osnt les corrompus qui décident de tout, pardon.

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